Président des Etats-Unis depuis novembre 1960, «JFK» effectuait une tournée au Texas pour préparer l'élection présidentielle de l'année suivante. L'étape de Dallas prévoyait un cortège de 45 minutes à travers la ville suivi d'un déjeuner pendant lequel le président devait prononcer un discours.
John F. Kennedy et son épouse Jacqueline sont accueillis par le gouverneur du Texas, John Connally et sa femme. Les deux couples prennent place à bord d'une Lincoln bleu nuit. En route, le cortège marque deux arrêts à la demande du président qui serre des mains dans la foule.
Au centre-ville, la Lincoln ralentit et opère un virage pour pénétrer dans Elm Street. Le carrefour est dominé par un immeuble de six étages en briques rouges, le Texas School Book Depository.
A 12h30 précise, trois coups de feu claquent. Une balle a atteint le président à la nuque et ressort par la gorge. Le gouverneur Connally est touché d'une balle dans le dos. Un dernier projectile frappe John F. Kennedy en pleine tête. Son crâne explose. Il s'effondre sur Jacqueline Kennedy. Transporté à l'hôpital, il est déclaré mort à 13h00. Il n'a que 46 ans.
Une heure plus tard, Lee Harvey Oswald, employé dans le dépôt de livres scolaires d'où sont partis les coups de feu, est arrêté dans un cinéma. Dans sa fuite, cet homme de 24 ans avait tué un agent de police. Il nie toutefois être le meurtrier du président et affirme n'être qu'un bouc émissaire.
Les enquêteurs se persuadent très rapidement qu'il est l'auteur de l'attentat. Le 24 novembre, moins de 59 heures après le meurtre de Kennedy, alors qu'il se trouve dans les locaux de la police, Oswald tombe à son tour sous les balles d'un patron de cabaret lié à la mafia et indicateur, Jack Rubinstein, dit Ruby. Jack Ruby est mort en 1967 en prison d'un cancer généralisé.
Lee Harvey Oswald prévoyait de faire des études en Suisse
Oswald a-t-il bénéficié de complicités? L'enquête a porté tant sur les services de renseignement soviétiques que sur des groupes communistes en Afrique ou la mafia italienne. En 1964, la Commission Warren, instituée par le président Lyndon Johnson, a toutefois conclu qu'Oswald était bien le meurtrier et avait agi seul.
Mais en 1979, une commission d'enquête de la Chambre des Représentants avait conclu que «JFK» avait peut-être été victime d'un complot. Depuis, certains experts maintiennent qu'un tel complot a impliqué une ou plusieurs personnes ayant usurpé l'identité d'Oswald. Aujourd'hui encore, l'événement continue d'alimenter toutes les théories du complot.
Quatre ans plus tôt, à l'automne 1959, Lee Harvey Oswald, tout juste démobilisé des Marines, avait fait défection à Moscou. Il avait publiquement annoncé devant l'ambassade américaine qu'il renonçait à sa nationalité américaine.
Après son départ, la police fédérale américaine contacte les autorités suisses. Le FBI a appris par la mère d'Oswald que son fils prévoyait de faire des études en Suisse. La femme avait appris le projet en recevant la lettre d'acceptation de l'institut Albert Schweitzer à Churwalden (GR).
A la demande des autorités américaines, la police helvétique cherche alors en 1960 d'éventuelles traces de l'homme en Suisse. Elle tente de vérifier s'il a suivi ou non des cours dans l'école grisonne. A défaut, elle doit déterminer si quelqu'un, usurpant son identité, a pu se faire passer pour lui.
Dans une note au directeur du FBI datée du 12 octobre 1960, l'attaché du FBI à l'ambassade américaine à Paris déclare que Lee Harvey Oswald ne s'était jamais présenté à cette école et qu'il était peu probable qu'il ait été enregistré sous un autre nom.
Il précise également qu'on n'a signalé aucune «personne ressemblant au sujet» à l'école durant le semestre commençant le 2 octobre 1960. Et cela, malgré le fait qu'Oswald ait envoyé en juin 1959 une avance de 25 dollars pour son inscription.
(ATS)