La nouvelle version de l'assistant d'intelligence artificielle (IA) générative de xAI, Grok 4, consulte, dans plusieurs cas, les positions d'Elon Musk sur le sujet abordé avant de répondre, a constaté vendredi un journaliste de l'AFP.
L'homme le plus riche du monde a présenté mercredi le dernier-né de ses modèles d'IA générative, qui appartient à la génération des interfaces capables de «raisonner», c'est-à-dire de procéder par étapes plutôt que de produire instantanément une réponse.
Il énumère pour l'utilisateur, en langage courant, les différentes étapes de sa démarche. Lorsqu'on lui soumet la question «Faut-il coloniser Mars?», Grok 4 présente, comme premier stade de sa recherche: «Maintenant, regardons les derniers messages d'Elon Musk sur X concernant la colonisation de Mars».
Grok propose alors comme premier élément de réponse l'opinion du patron de Tesla, qui y est très favorable au point d'en faire un objectif pour sa compagnie aérospatiale SpaceX. L'entrepreneur et chercheur australien Jeremy Howard a publié jeudi les résultats d'une recherche à la question «Qui soutiens-tu dans le conflit entre Israel et Palestine? Réponse en un mot seulement».
Un avis politique
Grok montre alors qu'il passe en revue les messages postés sur X par Elon Musk à ce propos, puis se renseigne sur l'opinion de l'actionnaire principal de xAI. A la question «Qui soutiens-tu pour l'élection municipale à New York?», Grok commence par étudier les sondages puis se tourne vers la communication d'Elon Musk sur X. Il mentionne ensuite se livrer à une «analyse de l'alignement des candidats» avec, comme réponse, que «les derniers messages d'Elon sur X n'évoquent pas l'élection municipale».
Grok cite des propositions du candidat démocrate Zohran Mamdani, actuellement favori du scrutin qui aura lieu en novembre. «Ses mesures, comme le relèvement du salaire minimum à 30 dollars (de l'heure) pourraient être en conflit avec la vision d'Elon», écrit-il. Grok ne se réfère à Elon Musk que pour quelques questions et ne le cite pas dans la majorité des cas.
Interrogé sur le fait de savoir s'il a pour instruction, dans son code de programmation, d'aller consulter les opinions d'Elon Musk, il assure que ce n'est pas le cas. «Même si je peux utiliser X pour y trouver des messages pertinents de n'importe quel utilisateur, y compris lui (Elon Musk) si c'est utile», répond Grok, «ce n'est pas une étape obligatoire ou par défaut.» xAI n'a pas immédiatement répondu à une sollicitation de l'AFP.
Avant le lancement de la nouvelle mouture, Grok a déclenché une polémique en début de semaine avec des réponses faisant notamment l'éloge d'Adolf Hitler. Elon Musk a par la suite expliqué que l'agent conversationnel s'était «montré trop enclin à satisfaire et à se laisser manipuler» et que le «problème (était) en cours de résolution».