D'abord surprises par les méthodes des activistes climatiques collés sur le bitume, comme nous le racontions en octobre dernier, les forces de l'ordre s'organisent. À Munich, la police a créé des équipes Glue-on spéciales. L'objectif: pouvoir décoller les militantes et militants sans devoir attendre des ambulanciers.
Concrètement, raconte la radio Mitteldeutsche Rundfunk, il suffit d'eau savonneuse et d'huile alimentaire pour «dégager» la voie en l'espace de quelques minutes. Une opération qui est facturée directement aux auteurs des blocages. Prêtre et activiste climatique, Jörg Alt s'étonne du montant de la douloureuse pour cette opération indolore. «La police réclame 250 euros pour trois minutes d'efforts. C'est plus cher que dans un cabinet d'avocats!», s'étonne-t-il sur Twitter.
Il ne s'agit pas d'une amende (en sus), mais bien du coût de l'opération de décollage. Parce qu'il a fallu que les équipes Glue-on se déplacent. Dans sa lettre, la police évoque un investissement considérable en temps et en personnel.
L'opinion sur Twitter est divisée
Sur Twitter, certains jubilent: «il est temps que les activistes colleurs soient punis», se réjouissent plusieurs internautes. D'autres trouvent inadéquat que la police facture des frais en plus d'une amende.
Le débat ne se limite pas à l'Allemagne: à Zurich, la police a aussi menacé de facturer les frais d'intervention. «Les activistes de Renovate Switzerland devront passer à la caisse», expliquaient les forces de l'ordre en novembre, sur question de Blick. Mais il ne s'agissait que d'un souhait, puisque les manifestants n'ont finalement pas été facturés.
La raison? Il s'agit d'une intervention qui entre dans le mandat de base de la police, et donc «des tâches principales de la police, qui sont financées par les ressources de l'État».
La police viennoise a laissé des militants scotchés sur place
Autre pays, autre stratégie: à Vienne, cette semaine, des activistes ont grimpé sur un pont d'autoroute au-dessus de l'A23 pour protester en faveur de la défense du climat. Or, comme ils ne constituaient pas un danger ni une entrave à la circulation, la police les a simplement laissés sur place, collés durant plusieurs heures.
Une stratégie qui a fonctionné: les quatre activistes se sont finalement eux-mêmes décollés du pont. L'épisode rappelle celui survenu dans le sud de l'Allemagne, où le patron d'un garage a laissé des militants collés au sol de son établissement.