Un endroit inhabitable
L'Australie bazarde ses migrants illégaux sur une île minuscule

L'Australie a commencé à expulser des migrants illégaux vers l'île de Nauru, selon le ministre de l'Intérieur Tony Burke. Jusqu'à 354 personnes, dont beaucoup condamnées pour crimes graves, pourraient être envoyées dans ce petit Etat insulaire.
Publié: 08:47 heures
Partager
Écouter
Uune vue sur la plage d'Ewa sur l'île de Nauru, dans le Pacifique, le 2 septembre 2018. (Image d'illustration)
Photo: AFP
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

L'Australie a commencé à expulser des migrants vers l'île de Nauru en vertu d'un accord bilatéral signé cette année, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur australien Tony Burke.

Jusqu'à 354 personnes séjournant illégalement en Australie, dont beaucoup condamnées pour des crimes graves incluant le meurtre, pourraient être envoyées à terme dans ce minuscule Etat insulaire d'Océanie, à peine plus grand que le Vatican ou Monaco. «Nauru a confirmé vendredi dernier que le premier transfert avait eu lieu», a indiqué Tony Burke, sans donner de chiffre.

Ces expulsions interviennent dans le cadre d'un accord d'1,4 milliard d'euros, que Canberra devra verser sur 30 ans à Nauru pour l'accueil de ces individus. Les migrants étaient maintenus dans le système de détention australien depuis des années, car leurs visas avaient été annulés pour crimes violents ou parce que leurs dossiers restaient non-traités.

Une île inhabitable

L'Australie ne pouvait pas les renvoyer dans leurs pays d'origine, où ils risquaient d'être exposés à la guerre ou à la persécution religieuse. Une décision de justice en 2023 avait néanmoins jugé illégal qu'ils soient retenus indéfiniment au prétexte qu'aucune destination d'accueil n'était trouvée.

Canberra s'est finalement tourné vers Nauru, alors que la libération de ces migrants avait suscité l'indignation. L'île de Nauru, rendue largement inhabitable par l'exploitation du phosphate, offrira aux expulsés un visa longue durée et la permission d'intégrer libres sa population de quelque 12'500 habitants.

L'Australie avait déjà envoyé des milliers de migrants tentant d'atteindre ses côtes vers des centres de traitement et de détention à Nauru au cours des dernières décennies, avant de suspendre cette politique. Celle-ci avait été dénoncée à l'internationale et progressivement abandonnée après la mort de 14 détenus, plusieurs tentatives de suicide et au moins six signalements à la Cour pénale internationale (CPI).

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus