«Très content», le roi de la pop britannique Ed Sheeran, qui a remporté jeudi son procès au civil à New York, où il était poursuivi pour plagiat d'une chanson du prince américain de la soul Marvin Gaye.
Le jury du tribunal fédéral de Manhattan a estimé que l'auteur-compositeur-interprète de 32 ans, au succès mondial, avait créé sa chanson «de manière indépendante». Et que son tube planétaire de 2014 «Thinking Out Loud» n'était pas une copie partielle du célébrissime «Let's Get It On» de Marvin Gaye en 1973.
Ed Sheeran, qui a assisté aux audiences depuis le 24 avril en se défendant de tout plagiat, a remercié le jury et donné l'accolade à son équipe, selon une journaliste de l'AFP dans le prétoire.
A la sortie du palais de justice, il s'est déclaré content d'avoir écarté une plainte «sans fondement» mais aussi «incroyablement frustré d'avoir été accusé de vol» et qu'une telle affaire sur la liberté de création et les droits d'auteurs «puisse aller devant les tribunaux».
«Je suis juste un type à la guitare qui aime écrire»
C'est le second procès remporté en un an par Ed Sheeran: il avait gagné en avril 2022 une bataille judiciaire distincte devant la Haute Cour de Londres, laquelle avait débouté deux musiciens l'accusant d'avoir copié une de leurs oeuvres pour son méga hit «Shape Of You».
«Je suis juste un type à la guitare qui aime écrire des chansons pour faire plaisir aux gens», a assuré la star actuellement en tournée aux Etats-Unis.
A New York, l'artiste britannique avait même dû jouer de la guitare et chanter devant le tribunal en gage de bonne foi.
Or, a argué Sheeran jeudi, ces accords sont «l'alphabet, la boite à outils des compositeurs (...) personne n'en est propriétaire (...) Tout comme personne ne possède la couleur bleu».
Décourager les plaintes fallacieuses
Des experts redoutaient qu'une défaite de Sheeran déclenche une multiplication de conflits sur les droits d'auteurs et une forme de «paranoïa» chez des musiciens terrifiés à l'idée de se copier les uns les autres.
Avec cette victoire au contraire, Joe Bennett, musicologue au Berklee College of Music du Massachusetts, s'est dit ravi car «des similitudes mélodiques ou harmoniques peuvent facilement survenir par pure coïncidence».
Joseph Fishman, professeur en droit de propriété intellectuelle à l'université Vanderbilt, craignait aussi qu'une décision défavorable à Sheeran crée un précédent: «Cela peut refroidir les auteurs-compositeurs dans leur manière d'écrire», avait-il dit à l'AFP.
Grâce à ce verdict en faveur de la star, il espère que «compositeurs et producteurs seront soulagés et ne regarderont pas trop au-dessus de leurs épaules» pour s'épier.
(AFP)