«Je suis enfin libre»
Torturée pendant des années, elle a fait tuer sa mère

Gypsy Rose Blanchard a été remise en liberté après huit ans de prison. Elle se confie sur l'assassinat de sa mère, et les raisons qui l'ont conduite à commettre cet acte.
Publié: 03.01.2024 à 22:08 heures
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Gypsy Rose Blanchard gère désormais un compte Instagram et compte déjà plus de 6 millions d'abonnés.
Photo: Instagram
Roman Neumann

Elle a fait assassiner sa mère par son ami et a passé plus de huit ans derrière les barreaux. Gypsy Rose Blanchard a été remise en liberté jeudi dernier. «Au début, j'étais vraiment en colère contre elle. J'étais très confuse. Je suis toujours confuse d'ailleurs, se confie-t-elle à l'agence de presse AP. Je ne pense pas qu'elle était méchante.»

C'est l'un des cas les plus étranges de l'histoire criminelle américaine: Deedee Blanchard a fait croire que sa fille Gypsy Rose souffrait de graves maladies. Elle avait dit à son entourage qu'elle souffrait de leucémie et de dystrophie musculaire. La petite Gypsy est ainsi restée des années coincée dans un fauteuil roulant, nourrie artificiellement. En réalité, elle était en parfaite santé.

«Elle avait beaucoup de problèmes psychologiques»

Elle souffrait de malnutrition, vivait isolée et n'était pas scolarisée. Sur Internet, elle a finalement rencontré un homme qu'elle a incité à se débarrasser de sa mère. Celui-ci a poignardé la femme et est depuis emprisonné à vie.

Dans l'interview, Gypsy Rose Blanchard parle de sa mère. «Je sais qu'elle avait beaucoup de problèmes psychologiques. Je pense que c'est ce qui m'a poussé à lui pardonner, en essayant simplement de comprendre d'où tout cela venait.» Selon elle, sa mère n'était pas méchante, mais simplement très malade. Ce processus l'a aidée à se pardonner elle-même pour son acte.

«J'étais dans un cocon»

Les enquêteurs partent du principe que la mère souffrait du syndrome de Münchhausen par «procuration», un trouble psychologique rare qui s'exprime par un besoin de simuler une maladie dans le but d'attirer l'attention. Les personnes atteintes de ce syndrome infligent délibérément des dommages à la santé d'autrui afin d'obtenir des soins et de l'attention, tout en se mettant en scène en tant que soignants dévoués.

Elle regrette de ne s'être confiée à personne, avoue-t-elle durant l'interview. Par exemple à son père, qu'elle commence seulement à connaître maintenant. «Je pensais que personne ne me croirait si je racontais mon histoire.»

En prison, elle a rattrapé beaucoup de choses qui lui avaient été refusées sous la tyrannie de sa mère: l'éducation, les amis, et même un mariage. Elle s'est liée d'amitié avec un homme par correspondance et l'a épousé alors qu'elle était encore derrière les barreaux. «J'étais dans un cocon. Maintenant, je suis libre et je suis un papillon.»

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