Le Parlement lituanien a confirmé mardi la sociale-démocrate Inga Ruginiene comme Première ministre après la démission en juillet de l'ancien chef du gouvernement suite à une enquête sur d'éventuels délits financiers.
«Mon plus grand rêve est de me tenir à nouveau devant vous à la fin de mon mandat et de dire que nous avons pu accomplir ensemble un travail très important», a déclaré devant les élus Inga Ruginiene, ancienne dirigeante syndicale qui occupait le poste de ministre de la Sécurité sociale avant cette nomination.
Inga Ruginiene dispose de 15 jours pour soumettre le programme de son gouvernement au vote du Parlement. Elle a promis de continuer à soutenir l'Ukraine, à réduire les inégalités et à investir dans la défense. Son prédécesseur Gintautas Paluckas, a démissionné en juillet suite à une enquête d'éventuels délits financiers liés à ses sociétés.
Une large coalition
Plusieurs milliers de personnes se sont réunies mardi pour protester contre le nouveau gouvernement, les organisateurs déclarant dans un communiqué qu'il inclurait «des politiciens opposés aux sanctions contre la Russie et le Bélarus ainsi que des idéologues anti-vaccination».
Le gouvernement de Inga Ruginiene est soutenu par une coalition qui inclut son Parti social-démocrate (LSDP), le parti populiste l'Aube sur le Niémen, ainsi que le groupe parlementaire composé de l'Union agraire et des verts, l'Action électorale des Polonais en Lituanie-l'Alliance des familles chrétiennes, et des députés indépendants.
Le groupe a remplacé au sein de la coalition le parti des Démocrates «Au nom de la Lituanie», dirigé par Saulius Skvernelis, qui a déclaré qu'il ne pouvait pas travailler aux côtés des populistes.
Déjà de fortes tensions
Le chef des populistes, le député Remigijus Zemaitaitis, a renoncé en 2023 à son siège au Parlement après avoir été critiqué pour des commentaires antisémites présumés, avant de revenir à l'Assemblée à la tête de son parti suite aux législatives de 2024.
L'un des députés indépendants soutenant la coalition, Ignas Vegele, a gagné en notoriété en militant contre les restrictions Covid. Il a terminé troisième à l'élection présidentielle de 2024, où il a promis de lutter contre la «propagande LGBT» s'il était élu.
Le député européen Waldemar Tomaszewski, chef du parti Action électorale des Polonais en Lituanie-Alliance des familles chrétiennes, a été critiqué par le passé pour ses prétendues positions pro-Kremlin, qu'il a niées.
Le président lituanien Gitanas Nauseda a apporté son soutien au nouveau gouvernement, mais a déclaré mardi à une radio locale que l'inclusion du parti l'Aube sur le Niémen «était une erreur qu'il était difficile d'éviter».