Unir des cœurs pour panser les traumatismes de la guerre. Des responsables russes jouent les cupidons et proposent de mettre en place une agence matrimoniale pour aider les soldats célibataires de retour du front en Ukraine à trouver une épouse, relate ce lundi 10 novembre «The Telegraph».
Ioulia Belekhova, présidente du Comité des familles de soldats de la Patrie, a souligné l'importance du soutien familial pour ces hommes. Lors du forum Patriotes de l’Oural, elle a déclaré: «Lorsqu’un homme a une bonne femme à ses côtés, tout s’arrange: la réhabilitation, la réinsertion, la recherche d’un emploi.»
L'amour, «une affaire compliquée»
Le Kremlin s'inquiète des conséquences et des problèmes engendrés par une mauvaise gestion. Artem Joga, représentant de Vladimir Poutine dans le district de l’Oural, demande un plan précis, car «l’amour est une affaire compliquée» et nécessite une approche prudente.
Cette proposition est notamment égratignée par les scandales liés aux «veuves noires». Ces femmes, accusées d’épouser des militaires uniquement pour toucher des compensations en cas de décès, ont poussé la Douma à envisager des restrictions. En mai, il a été proposé que ces compensations soient exclusivement réservées aux soldats si le mariage a été conclu après le 24 février 2022, rapporte l’agence d’État RIA.
Le «Tinder orthodoxe»
Avec la disparition de Tinder, une nouvelle app de rencontre, surnommée le «Tinder orthodoxe», a été annoncée en juillet. Maria Lvova-Belova, commissaire russe aux droits de l’enfant, a présenté cette plateforme comme un moyen de connecter les jeunes fréquentant les églises orthodoxes et partageant des valeurs patriotiques.
Promue sur des chaînes Telegram nationalistes et orthodoxes, elle attire principalement des militaires orthodoxes et interdit tout contenu à caractère sexuel, précise le média indépendant Verstka. Pour pallier les pertes humaines massives causées par la guerre, le Kremlin n'hésite pas à faire campagne pour favoriser les naissances tout en soutenant les valeurs conservatrices. D'ailleurs, la Russie a interdit en 2024 la «propagande childfree» et instauré des primes pour les lycéennes enceintes.