Guerre contre la drogue
L'Arabie saoudite exécute 17 condamnés en trois jours

L'Arabie saoudite a exécuté 17 personnes en l'espace de seulement trois jours, dont la plupart sont d'origine étrangère. Depuis le début de l'année, le royaume a procédé à 230 exécutions, et pourrait bien battre le record de 2024 (338).
Publié: 16:52 heures
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Près de 250 personnes ont déjà été exécutées en Arabie saoudite cette année.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'Arabie saoudite a exécuté lundi deux ressortissants saoudiens pour «terrorisme», au lendemain de l'exécution de sept étrangers pour trafic de drogue. Cela porte à 17 le nombre d'exécutions en trois jours, selon un décompte de l'AFP fondé sur les annonces officielles.

Depuis début 2025, l'Arabie saoudite a exécuté 239 personnes, dont 161 pour des condamnations liées aux stupéfiants, selon le décompte de l'AFP. En 2024, le royaume avait procédé à 338 exécutions, un record qui risque d'être encore dépassé cette année.

Une première depuis 2022

Lundi, deux Saoudiens ont été exécutés à La Mecque pour «terrorisme». Samedi et dimanche, 15 personnes ont été exécutées, dont 13 pour avoir introduit du haschich en contrebande et une pour trafic de cocaïne. Tous, sauf un, étaient des étrangers.

Le royaume n'avait pas exécuté autant de personnes dans un laps de temps aussi court depuis mars 2022, lorsqu'il avait suscité de vives condamnations internationales en procédant à l'exécution massive de 81 personnes en une journée pour des accusations liées au terrorisme. Parmi les 136 étrangers exécutés en 2025, 125 l'ont été pour trafic de stupéfiants.

«Guerre contre la drogue»

Pour Jeed Basyouni, de l'organisation de défense des droits humains Reprieve, basée à Londres, «l'année 2025 a vu une augmentation marquée des exécutions liées aux infractions à la législation sur les stupéfiants, notamment concernant le cannabis». «Cela est particulièrement inquiétant dans un contexte mondial où la tendance va plutôt vers la dépénalisation de la possession et de la consommation de cannabis», a-t-elle assuré à l'AFP.

Des experts contactés par l'AFP relient cette hausse à la «guerre contre la drogue» lancée par Ryad en 2023, notamment contre la consommation croissante de captagon, dont le royaume, première économie du monde arabe, est l'un des principaux marchés, selon l'ONU.

Uniquement en «dernier recours»

L'Arabie saoudite a repris les exécutions dans les affaires de drogue à la fin 2022, après un moratoire d'environ trois ans, exécutant 19 personnes en 2022, deux en 2023 et 117 en 2024, selon un décompte de l'AFP.

Ryad affirme ne prononcer des peines de mort qu'après l'épuisement de tous les recours et explique que ces mesures visent à garantir la sécurité et à protéger le royaume contre la drogue. Pour les défenseurs des droits humains, le maintien de la peine capitale contredit l'image de modernité que le royaume cherche à véhiculer.

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