Escalade entre Israël et l'Iran
La Bundesbank alerte sur les risques d'un choc pétrolier

Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, met en garde contre les risques d'un choc pétrolier lié au conflit israélo-iranien. Il appelle à la prudence dans l'assouplissement de la politique monétaire en zone euro, malgré une inflation revenue à 2%.
Publié: 16:21 heures
Partager
Écouter
Le patron de la Bundesbank perçoit le risque d'une flambée du cours du pétrole.
Photo: ABIR SULTAN
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le président de la Banque fédérale d'Allemagne, Joachim Nagel, a mis en garde lundi contre les risques d'un choc pétrolier lié au conflit entre Israël et l'Iran, invitant à ne pas relâcher la politique monétaire en zone euro, malgré une inflation revenue à 2%.

Flambée du prix du pétrole dès les premières frappes

Les conséquences des attaques entre les deux pays, qui se sont intensifiées ce week-end, «restent incertaines» alors qu'un conflit prolongé «pourrait provoquer une forte hausse du pétrole» et «bouleverser nos prévisions» d'inflation et de croissance, a déclaré Joachim Nagel dans un discours prononcé à Francfort.

Les prix du pétrole évoluaient en légère baisse lundi en début de matinée, après une flambée jusqu'à 13% vendredi, lors des premières frappes israéliennes sur l'Iran.

En mai, l'inflation dans la zone euro est tombée à 1,9%, selon la première estimation d'Eurostat, confortant la BCE dans sa décision de baisser en juin ses taux pour la huitième fois en un an.

L'institut a également abaissé ses prévisions d'inflation pour 2025 (2,0%) et 2026 (1,6%), précisément en raison du recul des prix de l'énergie et par ailleurs d'un euro plus fort.

Or, les risques accrus qui planent en cas d'escalade durable au Moyen-Orient, s'ajoutant aux tensions commerciales pas encore résolues avec les Etats-Unis, rendent «impératif» pour la Banque centrale européenne de rester «flexible», sans s'engager «ni sur une nouvelle baisse des taux, ni sur une pause prolongée», selon Joachim Nagel, un «faucon» connu pour sa ligne monétaire orthodoxe.

Fin d'un cycle

En juin, la BCE a ramené son principal taux de dépôt à 2,0%, un niveau qui n'est plus jugé comme restrictif, après un pic de 4,0% en 2023 pour juguler la flambée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.

Si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a réaffirmé que chaque décision sur les taux serait prise «réunion par réunion», selon l'évolution des données, elle a aussi évoqué la «fin d'un cycle monétaire» et les experts s'attendent à une pause dans les baisse de taux lors de la prochaine réunion de l'institution fin juillet.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la