La colère gronde dans les rangs trumpistes. La cible: la procureure générale américaine Pam Bondi, sous le feu des critiques depuis que le ministère de la Justice et le FBI ont annoncé qu’aucune «liste de clients» de Jeffrey Epstein, accusé d'abus sexuels sur mineurs, n’existait. Pour les partisans de Donald Trump, cette annonce sonne comme un camouflet.
Face à la virulence des attaques, le président américain a pris la défense de sa procureure qui «fait un travail fantastique!», a-t-il écrit samedi 12 juillet sur Truth Social. Mais ce message d’apparence ferme ne suffit pas à apaiser une base MAGA en colère, frustrée par ce qu’elle perçoit comme un recul de la Maison Blanche sur un sujet explosif.
Selon CNN, Donald Trump a passé son week-end à endiguer l'hémorragie autour du dossier Epstein. Téléphone à la main, il aurait contacté plusieurs alliés et influenceurs du mouvement pour désamorcer la fronde.
«Je n'aime pas ce qui se passe»
«Que se passe-t-il avec mes 'copains' et, dans certains cas, mes 'copines'?, a-t-il sermonné sur son réseau social, avant d'enchainer: Nous sommes dans la même équipe MAGA, et je n’aime pas ce qui se passe.»
En privé, selon les sources de CNN, Donald Trump a réaffirmé son soutien à Pam Bondi. Et parmi les coups de fil passés ce week-end, il y a celui de samedi auprès de Charlie Kirk, un militant conservateur très influent. Cet appel intervenait alors que ce dernier organisait un rassemblement de jeunes conservateurs qui devaient plancher sur des stratégies pour faire avancer le mouvement MAGA.
Mais l’ombre d’Epstein planait lourdement sur le rassemblement. Les participants ont hué la gestion de l’affaire par l’administration. Plusieurs leaders MAGA ont pris la parole pour critiquer ouvertement la Maison Blanche, et surtout Pam Bondi. Certains ont même remis en question la fidélité de Trump à sa base sur ce dossier ultra-sensible.
Protection sous pression
En coulisses, les proches de Trump tentent aussi de calmer le jeu. Selon plusieurs sources, certains ont contacté les détracteurs de Bondi pour leur demander de modérer leurs propos, assurant que le président n’avait pas l’intention de se séparer d’elle. D'autres sources proches du dossier nuancent: si aujourd'hui son licenciement n'est pas à l'ordre du jour, la situation pourrait changer.
Dimanche, Pam Bondi est apparue aux côtés de Donald Trump dans la loge présidentielle lors de la finale de la Coupe du Monde des clubs. Un geste symbolique, immortalisé par une photo où l’on voit Trump lever le pouce à l’intention de sa ministre.
Les MAGA en colère
Si la fronde est si forte, c’est aussi parce que Pam Bondi a longtemps nourri les attentes. En février, elle affirmait détenir la fameuse «liste de clients» de Jeffrey Epstein «sur [son] bureau». Mais le 7 juillet, le ministère a indiqué que cette liste n’existait pas et qu’aucun élément nouveau ne justifiait la publication de documents supplémentaires.
Tollé immédiat dans le camp MAGA. L’ancien présentateur vedette de Fox News, Tucker Carlson, a dénoncé une volonté «d’étouffer la vérité». Steve Bannon a critiqué l’opacité du ministère, et même Fox News, la chaîne préférée de Trump, a mis la pression. Le présentateur Charles Hurt, a déclaré que la Maison Blanche devait fournir davantage de réponses
Les appels à la démission de Pam Bondi se multiplient. Mais plus encore, c’est le soutien renouvelé de Donald Trump à sa procureure qui fait grincer des dents. Une fracture qui pourrait, à terme, fragiliser sa coalition électorale.
