L'extrême droite favorite
Ce qu'il faut savoir sur les élections anticipées aux Pays-Bas

Les Néerlandais votent le 29 octobre pour des élections anticipées suite à la chute de la coalition sur l'immigration. Geert Wilders et son parti d'extrême droite sont favoris, mais la formation d'une coalition reste incertaine.
Publié: 08:56 heures
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Le parti d'extrême droite de Geert Wilders est favori.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Les Néerlandais se rendent aux urnes le 29 octobre pour des élections anticipées, après la chute de la fragile coalition en raison d'un différend sur l'immigration. Ce scrutin dans la cinquième économie de l'UE et important exportateur mondial sera suivi de près en Europe, où les partis d'extrême droite ont le vent en poupe.

Qui est favori?

D'après les sondages, Geert Wilders et son Parti pour la liberté (PVV) d'extrême droite pourrait réitérer sa victoire électorale retentissante de 2023, qui avait provoqué une onde de choc en Europe.

Mais Geert Wilders, anti-islam et anti-UE, a peu de chances de devenir Premier ministre, les autres grands partis ayant exclu toute coalition avec lui. Geert Wilders est critiqué pour avoir provoqué la chute de la précédente coalition, forgée sous sa houlette, se plaignant du laxisme de la politique d'immigration du pays. La course à la deuxième place est donc cruciale, car le chef du parti qui terminera deuxième aura probablement l'occasion de tenter de former une coalition.

En deuxième place?

Actuellement en deuxième position se trouve l'alliance Verts-Gauche, menée par l'ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, perçu comme une valeur sûre et doté d'une solide réputation en matière de climat.

Mais l'étoile montante de la politique néerlandaise est Henri Bontenbal, 42 ans, dont le parti de centre-droite CDA monte en flèche et peut prétendre à la deuxième place dans les sondages. Henri Bontenbal promet un «retour à la normale» après le chaos des dernières années, appelant à combattre la polarisation politique. Les électeurs néerlandais semblent lassés des politiciens et de leurs prises de becs: une importante partie déclare ne pas pouvoir se décider pour qui voter.

Quels sont les principaux thèmes de campagne?

La crise du logement qui perdure aux Pays-Bas, dont la densité de population est l'une des plus élevées d'Europe, arrive régulièrement en tête des préoccupations des électeurs.

L'immigration arrive en deuxième position, suivie de la santé, de la criminalité et du coût de la vie, selon un sondage de EenVandaag. Le climat est l'un des sujets les moins importants pour les électeurs néerlandais. En matière de politique internationale, la défense est la principale préoccupation des électeurs, suivie par la guerre en Ukraine, puis par la guerre à Gaza.

Comment se déroule le scrutin?

Les électeurs ont le choix entre pas moins de 27 partis, chacun présentant une liste de candidats se disputant 150 sièges au Parlement, au scrutin proportionnel. Cela signifie que les Néerlandais doivent se dépatouiller d'un énorme bulletin de vote de la taille d'une feuille A3 contenant tous les noms des candidats.

Le nombre total de voix est divisé par 150 et tout parti atteignant le seuil minimal (aux dernières élections, il était légèrement inférieur à 71'000) remporte un siège au Parlement. Aux Pays-Bas, rois du compromis, aucun parti n'est assez dominant pour remporter une majorité absolue de 76 sièges. Les Néerlandais sont donc habitués aux coalitions multipartites complexes.

Les négociations pour former une coalition commencent immédiatement après les sondages de sortie des urnes et durent souvent plusieurs mois. La formation du dernier gouvernement a pris 223 jours. Le chef du parti qui remporte le plus de sièges est généralement le premier à tenter de former un gouvernement. Jusqu'à ce qu'un accord soit conclu, le Premier ministre démissionnaire Dick Schoof restera au pouvoir.

Pourquoi des élections anticipées?

Geert Wilders a soudainement retiré son parti de la coalition au pouvoir le 3 juin, frustré par la lenteur, à ses yeux, de la mise en œuvre d'une politique d'immigration stricte. «J'ai signé pour une politique d'asile la plus stricte, pas pour la chute des Pays-Bas», a fulminé l'homme de 62 ans.

Il avait lancé un ultimatum, menaçant de torpiller le gouvernement si son plan en dix points visant à limiter l'immigration n'était pas immédiatement mis enœuvree. Les trois autres partis de la coalition ont tenu des négociations de crise avec Geert Wilders pour tenter de maintenir le navire à flot, mais celles-ci ont rapidement tourné court.

Furieuse, Dilan Yesilgoz, leader du parti libéral VVD, a résumé la colère des partenaires de la coalition envers Geert Wilders en qualifiant son attitude de «super irresponsable». «Comment pouvez-vous faire ça aux Pays-Bas?» a lâché Mme Yesilgoz, excluant de gouverner à nouveau avec lui.

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