Droits humains
Trump tourne encore une fois le dos à l'ONU

Les Etats-Unis ont annoncé leur retrait de l'Examen Périodique Universel de l'ONU prévu le 7 novembre. Cette décision fait suite au décret du président Trump ordonnant le retrait américain de plusieurs organes onusiens, dont le Conseil des droits de l'homme.
Publié: 17:34 heures
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Les Etats-Unis ont annoncé leur retrait de l'Examen Périodique Universel de l'ONU prévu le 7 novembre
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Les Etats-Unis ont informé jeudi les Nations unies dans une lettre qu'ils ne prendraient pas part à la prochaine évaluation de leur bilan en termes de droits humains aux Nations unies.

«Je vous écris pour vous informer que les Etats-Unis d'Amérique ne participeront pas à l'Examen Périodique Universel (EPU)», prévu pour le 7 novembre, a déclaré la mission américaine à Genève dans ce courrier adressé au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, et consulté par l'AFP.

L'EPU est un examen auquel les 193 Etats membres des Nations unies doivent se soumettre tous les quatre à cinq ans pour établir leur bilan en matière de respect des droits humains.

Washington dénonce un manque d'objectivité

Cette décision de Washington fait suite au décret du président Donald Trump, en février, ordonnant le retrait de son pays de plusieurs organes de l'ONU, notamment du Conseil des droits de l'homme (CDH).

«Comme pour les autres mécanismes du CDH, la participation aux EPU implique une approbation du mandat et des activités du Conseil et ignore son incapacité persistante à condamner les auteurs des violations les plus flagrantes des droits humains», a dit à l'AFP un responsable du département d'Etat, sous couvert d'anonymat.

Dans sa lettre, la mission américaine précise que le système d'EPU, mis en place après la création du Conseil des droits de l'homme en 2006, doit être «fondé sur des informations objectives et fiables» et «garantir l'égalité de traitement» de tous les Etats.

«Un boycott»

«Ce n'est toutefois pas le cas aujourd'hui», affirme-t-elle, ajoutant que «les Etats-Unis s'opposent à la politisation des droits humains au sein du système des Nations unies, ainsi qu'à la partialité constante de l'ONU à l'encontre d'Israël».

La mission américaine reproche en outre aux Nations unies d'ignorer les violations des droits humains en Chine, en Corée du Nord, à Cuba et au Venezuela, ce qui, selon elle, a «terni le processus de l'EPU».

Le porte-parole du Conseil des droits de l'homme, Pascal Sim, a souligné auprès de l'AFP que «depuis la création de l'EPU en 2008», son secrétariat «a parfois reçu des demandes de report» de ces examens «de la part d'Etats» comme Haïti, le Soudan et l'Ukraine en raison des diverses crises qu'ils ont traversées.

Le Conseil des droits de l'homme, qui se réunit du 8 septembre au 8 octobre, discutera de la meilleure façon de procéder à l'examen concernant les Etats-Unis, a insisté Pascal Sim.

«La décision de l'administration Trump de boycotter l'EPU place les Etats-Unis parmi les pires pays violant les droits humains», a quant à elle réagi l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Cette démarche est une tentative effrayante d'échapper à toute responsabilité, créant un terrible précédent qui ne ferait qu'enhardir les dictateurs et les autocrates et affaiblirait dangereusement le respect des droits humains, tant chez nous qu'à l'étranger», a-t-elle jugé.

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