Incertitude totale à Berne
Le Conseil fédéral s'est fait snober par Trump sur les droits de douane

La Suisse attend avec anxiété la décision de Trump sur les droits de douane. Le Conseil fédéral espérait une réponse lundi, il devra attendre au mieux jusqu'à mardi matin. D'ici là, la menace de droits de douane à 31% continuera de planer sur la Berne fédérale.
Publié: 06:04 heures
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Dernière mise à jour: 06:50 heures
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En avril, Donald Trump a imposé des droits de douane punitifs contre la Suisse... avant de les geler pour 90 jours.
Photo: AFP
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Daniel Ballmer, Christian Kolbe, Joschka Schaffner et Sven Altermatt

La nervosité est palpable sous la coupole fédérale. Lundi 7 juillet au soir, le président américain Donald Trump a envoyé une première salve de courriers à différents pays. L'objectif: leur annoncer la possibilité de négocier un accord commercial ou, à contrario, le rétablissement des sanctions douanières annoncées le 2 avril dernier, avant d'être suspendues pour 90 jours. Au final, 14 Etats ont reçu un courrier. Et tous se sont vus imposer des droits de douane allant de 25 à 40%. 

Trump laisse le Conseil fédéral en plan

La Suisse, elle, devra encore patienter. Lundi à Berne, on attendait apparemment une annonce en provenance de Washington sur les coups de 18 ou 19h, heure suisse. L'attente aura été vaine. Désormais, le Conseil fédéral espère pouvoir s'exprimer sur la décision de Trump au plus tard mardi matin, rapportent plusieurs sources, dont la «NZZ».

Sitôt le verdict connu, le Conseil fédéral pourrait organiser une rencontre avec les principales associations économiques du pays. En l'état, les Etats-Unis appliquent des droits de douane de 10% sur les importations helvétiques, les taxes de 31% annoncées le 2 avril lors du Liberation Day étant pour l'heure suspendue.

Deux scénarios se dessinent dès lors: soit Washington prolonge la mesure suspensive le temps qu'un accord soit trouvé, soit les sanctions prononcées en avril entreront en vigueur... le 1er août, jour de la fête nationale suisse. Dans les deux cas, les acteurs économiques auront besoin d'être rassurés face à ces mesures lourdes de conséquences pour les exportateurs.

Des mois de négociations et d'attente

Mais où en est la Suisse dans ses négociations avec l'administration Trump? En rabaissant ses droits de douane de 31 à 10%, le président américain a, semble-t-il, envoyé un signal positif en vue d'un accord.

A Berne, le courrier de la Maison Blanche n'en reste pas moins attendu avec angoisse. Une question est sur toutes les lèvres: la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, le ministre de l’Economie Guy Parmelin et la secrétaire d’Etat à l'économie Helene Budliger Artieda ont-ils réussis leurs négociations avec Washington?

Lundi, le Conseil fédéral tablait encore sur un maintien des droits de douane 10%, au moins tant que les discussions restaient ouvertes. Mais avec le président américain, rien n’est jamais acquis. Le Département de l’économie, dirigé par Guy Parmelin, reconnaissait d’ailleurs récemment qu’il ne pouvait «pas exclure totalement» un retour à des taxes plus élevées.

Karin Keller-Sutter s'est montrée optimiste

Il faut dire que Trump n'en est pas un revirement près. Dernier épisode en date: vendredi dernier, le républicain assurait que ses premiers courriers seraient envoyés dans l'après-midi. Finalement, il a fallu attendre lundi pour que les premières lettres partent. Le président républicain avait également assuré que la suspension des droits de douane courrait jusqu'au 9 juillet... avant de prolonger le délai au 1er aout. Enfin, il n'a cessé de donner des indications différentes quant aux montants des droits de douane.

Insuffisant toutefois pour mettre à mal l'optimisme de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter. Récemment encore, elle s'est dite confiante quant à la conclusion d'un accord avec les Etats-Unis. Samedi, elle s'est entretenue avec le ministre américain du Trésor Scott Bessent. «Il était d'avis que nous étions très proches», a-t-elle déclaré après l'entretien.

Dans une interview récemment accordée Blick, Karin Keller-Sutter indiquait avoir eu une conversation téléphonique «tout à fait normale» avec Trump au printemps. «J'ai manifestement trouvé comment m'adresser à lui. Il a posé beaucoup de questions et s'est montré très intéressé par la Suisse», avait-elle expliqué.

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