Les va-et-vient de Donald Trump en matière de politique douanière tiennent la Suisse en haleine. Selon les informations de Blick, la directrice du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) Helene Budliger Artieda s'est à nouveau rendue à Washington la semaine dernière. Un nouveau voyage dans la capitale américaine devrait avoir lieu la semaine prochaine ou la suivante.
Selon un document interne que Blick a pu se procurer, le Conseil fédéral ne veut en aucun cas se soumettre au président américain. Certes, Trump ne cesse de s'attaquer à l'Union européenne, mais surtout à la Chine.
Mais le Conseil fédéral ne veut pas que ses partenaires commerciaux se montent les uns contre les autres: «Il n'est pas dans l'intérêt de la Suisse d'entraver les relations économiques entre la Suisse et l'UE ou même la Chine en raison des négociations avec les Etats-Unis.»
Une attention particulière est accordée aux relations avec l'Union européenne. Le volume du commerce de marchandises suisse avec l'UE, qui s'élève à environ 320 milliards de francs, est presque quatre fois plus important que celui avec les Etats-Unis (86 milliards), et presque six fois plus important que celui avec la Chine (59 milliards).
Des millions de recettes douanières en jeu
En raison de l'accord envisagé avec Donald Trump, le Conseil fédéral s'attend à ce que les recettes douanières provenant des importations américaines diminuent à l'avenir, ce qui devrait rester gérable. En 2024, les recettes s'élevaient à 6,4 millions de francs. Des droits de douane américains plus élevés toucheraient la Suisse beaucoup plus fortement.
Le Conseil fédéral s'attend à ce que Trump ne reporte pas les négociations: en raison des élections de mi-mandat à l'automne 2026, le gouvernement américain dispose d'une «fenêtre de tir plutôt étroite». A cela s'ajoutent «les ressources limitées, y compris du côté américain, qui imposent de fait des limites à la possibilité de négocier simultanément des accords avec de nombreux pays».