Discours lors du G20
La Russie et la Chine demandent une reconnaissance mutuelle des vaccins

Xi Jinping et Vladimir Poutine ont plaidé samedi au sommet du G20 pour une reconnaissance mutuelle des différents vaccins anti-Covid disponibles, en particulier entre pays membres du groupe des 20 grands pays industrialisés dont font partie la Chine et la Russie.
Publié: 30.10.2021 à 19:36 heures
Les vaccins chinois Sinopharm et Sinovac sont utilisés respectivement dans 70 et 37 pays et territoires.
Photo: VCG via Getty Images

Les présidents chinois et russe sont les deux grands absents du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, réunis ce week-end à Rome. Leurs discours ont été diffusés par visioconférence.

«Malgré les décisions du G20, tous les pays qui en ont besoin ne peuvent pas avoir accès aux vaccins» anti-Covid, a relevé Vladimir Poutine, dont la déclaration a été retransmise par la télévision publique russe.

«Cela est notamment dû à la concurrence déloyale, au protectionnisme» et au fait «que certains Etats, notamment ceux du G20, ne sont pas prêts à une reconnaissance mutuelle des vaccins et des certificats de vaccination», a-t-il fustigé.

La Russie, a-t-il fait valoir, «a été le premier pays du monde à homologuer un vaccin contre le Covid-19, le Spoutnik V», déjà approuvé dans 70 pays, et «il fait preuve d'un haut niveau de sécurité et d'efficacité».

Depuis Pékin, le président Xi a lui aussi demandé «la reconnaissance mutuelle des vaccins», selon ses propos rapportés par la télévision d'Etat CCTV.

Les vaccins chinois Sinopharm et Sinovac sont utilisés respectivement dans 70 et 37 pays et territoires, dont plusieurs pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie, selon un décompte de l'AFP.

Des disparités abyssales

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a homologué Sinopharm et Sinovac (le vaccin russe est toujours sous examen), mais ni les Etats-Unis ni l'Agence européenne des médicaments n'ont homologué les vaccins chinois, pas plus que le russe.

Au sein du G20, le dernier pays en date à avoir rejeté le vaccin russe est l'Afrique du Sud, dont l'agence du médicament a invoqué mi-octobre un risque accru pour les hommes vaccinés de contracter le VIH, ce que conteste le centre russe Gamaleya, qui a développé le Spoutnik V.

De leur côté la Russie et la Chine ne reconnaissent aucun vaccin étranger.

MM. Xi et Poutine ont été retenus dans leurs pays en raison de la situation sanitaire qui, bien que très différentes, préoccupent les autorités.

Lourd bilan en Russie

Pays d'Europe le plus endeuillé par le virus avec 8'472'797 cas de coronavirus et 237'380 décès, la Russie a enregistré jeudi 1159 décès et 40'096 infections, son bilan quotidien le plus lourd depuis le début de la pandémie.

Seuls 32,5% des quelque 144 millions de Russes sont totalement vaccinés, d'après les chiffres officiels.

Quant à la Chine, à moins de 100 jours des Jeux olympiques d'hiver de Pékin, elle a déployé les grands moyens pour éradiquer une flambée épidémique très limitée ces derniers jours dans le nord du pays.

Mardi, la grande ville de Lanzhou, située à 1700 km à l'ouest de Pékin, a placé en quarantaine ses 4 millions d'habitants, invités à rester chez eux sauf nécessité impérieuse, à la suite de la découverte de quelques dizaines de cas.

A l'ouverture du sommet du G20, le chef du gouvernement italien Mario Draghi a indiqué que l'objectif de l'OMS de vacciner 40% de la population mondiale en 2021 était «très proche».

«Maintenant nous devons faire ce que nous pouvons pour atteindre les 70% d'ici la mi-2022», a-t-il dit.

Les disparités de vaccination restent abyssales, selon lui: 70% des populations des pays développés sont vaccinées, contre 3% dans les plus pauvres. «Ces différences sont moralement inacceptables et nuisent à la relance économique», a-t-il déploré.

(ATS)

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