L’armée sud-coréenne a fait état de «deux tirs de missiles balistiques de courte portée tirés depuis le secteur de Sunchon, dans la province de Pyongan du Sud», peu après le départ de la responsable américaine.
Les jours précédant son arrivée avaient déjà été marqués par deux tirs de missiles balistiques par Pyongyang, engagé dans une série record de tests d’armes depuis le début de l’année.
Alliance inébranlable
Kamala Harris a observé la frontière à l’aide de jumelles, dans un poste d’observation situé au sommet d’une colline escarpée surplombant la Corée du Nord, tandis que des soldats américains et sud-coréens lui indiquaient les caractéristiques de la région, notamment ses défenses.
L’engagement des États-Unis pour la défense de la Corée du Sud est «inébranlable», a-t-elle déclaré, assurant que Washington et Séoul étaient «alignés» dans leur réponse à la menace croissante que représentent les programmes d’armement du Nord.
Prêts à faire face
S’ils souhaitent tous deux «une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne», a-t-elle poursuivi, les deux pays alliés sont, en attendant, «prêts à faire face à toute éventualité».
La vice-présidente a également visité le village de la trêve de Panmunjom, où Donald Trump, alors président des États-Unis, avait rencontré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en 2019. Elle s’est entretenue avec des soldats américains au Camp Bonifas, un poste militaire des Nations unies.
Une nouvelle escalade?
Sa visite de la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux Corées pourrait servir de prétexte à une nouvelle escalade verbale de la part de Pyongyang.
S’exprimant à bord d’un destroyer américain dans une base navale avant son départ du Japon, la vice-présidente a accusé le régime nord-coréen de menacer la stabilité régionale par de nouveaux tirs de missiles, et a dénoncé son «programme d’armement illicite».
L’Américaine s’était préalablement rendue au Japon pour assister aux funérailles nationales de l’ancien premier ministre assassiné, Shinzo Abe.
Des nouveaux essais nucléaires à venir
À Séoul, elle a rencontré le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions en mai, pour des entretiens dominés par les questions de sécurité, les responsables sud-coréens et américains avertissant depuis des mois que Pyongyang se prépare à effectuer un nouvel essai nucléaire.
Mercredi, le Service national du renseignement (NIS) sud-coréen a estimé que ce test pourrait avoir lieu en octobre.
Selon le NIS, Kim Jong-un choisira probablement la période comprise entre le prochain congrès du Parti communiste chinois, le 16 octobre, et les élections de mi-mandat aux États-Unis, le 7 novembre.
Suppression des subventions pour les voitures électriques
Durant la rencontre, Séoul a également fait part de ses préoccupations quant à une nouvelle loi signée par le président américain Joe Biden, qui supprime les subventions pour les voitures électriques construites en dehors des États-Unis, ce qui affecte les constructeurs sud-coréens comme Hyundai et Kia.
Kamala Harris, première femme vice-présidente des États-Unis, a également rencontré ce que la Maison Blanche a appelé des «dirigeantes innovatrices» de Corée du Sud afin d’aborder des questions liées à l’égalité des sexes, sujet qu’elle dit avoir abordé avec le président sud-coréen.
Ce dernier, qui s’est engagé à abolir le ministère de l’Égalité des sexes, a été critiqué dans son pays pour le manque de femmes dans son gouvernement.
Intensification des exercices militaires
La Corée du Nord, qui fait l’objet de multiples sanctions de l’ONU pour ses programmes d’armement, cherche généralement à maximiser l’impact géopolitique de ses essais en choisissant le moment qui lui semble le plus opportun.
Le pays communiste a testé des armes nucléaires à six reprises depuis 2006. Son dernier essai, le plus puissant, réalisé en 2017 – qui, selon Pyongyang, était une bombe à hydrogène – avait une puissance estimée à 250 kilotonnes.
Sous le président Yoon Suk-yeo, Séoul et Washington ont intensifié leurs exercices militaires conjoints, dont ils insistent sur le caractère purement défensif. De son côté, la Corée du Nord les dénonce systématiquement comme une répétition d’invasion.
Démonstration de force prévue cette semaine
Les deux alliés organisent cette semaine un exercice naval conjoint de grande envergure considéré comme une démonstration de force face aux provocations croissantes du Nord.
Séoul a annoncé ce jeudi l’organisation d’exercices trilatéraux anti-sous-marins avec Tokyo et Washington, les premières manœuvres de ce type depuis 2017. Cette annonce tombe après que des officiels ont indiqué ce week-end avoir détecté des signes que Pyongyang pourrait préparer un tir d’essai de missile balistique lancé depuis un sous-marin.