La police américaine de l'immigration a mené mercredi un raid devant un magasin de Los Angeles, malgré la récente interdiction par la justice de ces opérations coup de poing. Les défenseurs des droits fondamentaux les assimilent à de violents contrôles au faciès.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump mène une politique spectaculaire contre l'immigration qu'il dit clandestine, voire criminelle, la police spécialisée, appelée ICE, étant largement déployée pour arrêter des personnes généralement originaires d'Amérique latine.
Mercredi, des agents ont surgi de l'arrière d'un camion de déménagement avant de se jeter sur un groupe de personnes, une descente filmée par des journalistes embarqués de la chaîne de télévision Fox News.
Bras de fer entre Trump et les villes sanctuaires
Le chef de la police aux frontières en Californie a partagé la vidéo de mercredi avec pour titre «Opération Cheval de Troie». «Il n'y a aucun sanctuaire qui échappe au gouvernement fédéral», s'est félicité sur le réseau social X le procureur général par intérim Bill Essayli, dans un contexte de bras de fer entre le gouvernement américain et les villes de gauche, comme Los Angeles, dites sanctuaires parce qu'elles limitent leur coopération sur la lutte contre l'immigration.
Ce raid est survenu après qu'un tribunal fédéral a ordonné en juillet l'arrêt de ce type d'opération. Un appel du gouvernement Trump a été rejeté la semaine dernière, les ONG ayant fait valoir que ces opérations aboutissent essentiellement à l'arrestation de personnes en fonction de leur origine ethnique.
16 personnes placées en détention
Cette décision de justice interdit «d'interpeller et de détenir des personnes sur la seule base d'amalgames liés à leur apparence, leur façon de parler ou l'endroit où elles se trouvent», a rappelé mercredi dans un communiqué un avocat de l'ACLU, influente organisation de défense des droits civiques. Selon Fox News, au total 16 personnes ont été placées en détention.
A la fin juillet, l'ONG Human Rights Watch avait dénoncé les conditions «dégradantes et déshumanisantes» dans plusieurs centres de rétention pour migrants. Les raids parfois violents de l'ICE avaient déclenché au début juin d'importantes manifestations à Los Angeles. Etat le plus riche et le plus peuplé du pays, la Californie abrite des millions d'immigrés.