Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a appelé à l'«expansion rapide» des capacités nucléaires de son pays face aux manoeuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Ils veulent «déclencher une guerre», a-t-il affirmé. «Les liens militaires Etats-Unis-Corée du Sud croissants et leur démonstration de force sont la manifestation la plus évidente de leur volonté de déclencher une guerre», a estimé Kim Jong-un, cité mardi par l'agence de presse officielle de Pyongyang, KCNA.
«La situation actuelle requiert que nous opérions un changement radical et rapide de la théorie et de la pratique militaires existantes ainsi qu'une expansion rapide de la nucléarisation», a ajouté le chef de la Corée du Nord, qui possède l'arme atomique. Ses déclarations datent de lundi et de sa visite sur le destroyer de fabrication nationale Choe Hyon, où il s'est dit satisfait que le développement du navire, pour en faire un bâtiment «de haute technologie avec de l'armement nucléaire», progresse «comme prévu».
Exercices conjoints en cas de conflit
La Corée du Sud et son allié américain ont lancé lundi leurs exercices conjoints annuels, visant à améliorer leur coopération en cas de conflit avec le Nord. Ces manoeuvres doivent durer 11 jours et incluent «plusieurs entraînements de grande envergure à munitions réelles», a expliqué l'armée américaine, assurant qu'elles avaient une «vocation défensive».
Le président sud-coréen Lee Jae-myung (centre-gauche), élu au début juin, a promis vendredi de «respecter» le système politique nord-coréen et de construire une «confiance militaire» bilatérale. Mais en face, Pyongyang dit n'avoir aucun intérêt à apaiser les tensions avec Séoul. Lee Jae-myung souhaite un dialogue sans condition préalable, tranchant avec son prédécesseur conservateur qui maintenait une ligne dure.
La Corée du Sud a retiré au début août les haut-parleurs qui diffusaient de la K-pop et des bulletins d'informations à la frontière, l'armée affirmant par la suite que le Nord était en train de faire de même. L'influente soeur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, a démenti cette information.