Assistance sur le front ukrainien
Le G7 jure de faire payer «le prix fort» aux pays aidant la Russie

Les chefs de la diplomatie du G7 ont mis sévèrement en garde mardi les pays qui fourniraient une assistance à la Russie en Ukraine. Ils ont aussi présenté un front uni face à la Chine, dont ils ont condamné les «activités de militarisation» maritimes.
Publié: 18.04.2023 à 10:59 heures
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Dernière mise à jour: 18.04.2023 à 11:24 heures
De gauche à droite, le Britannique James Cleverly, l'Allemande Annalena Baerbock, l'Américain Antony Blinken, le Japonais Yoshimasa Hayashi, la Canadienne Melanie Joly, la Française Catherine Colonna, l'Italien Antonio Tajani, et le représentant de l'Union européenne Enrique Mora.
Photo: Yuichi Yamazaki / POOL

Réunis depuis dimanche à Karuizawa dans les Alpes japonaises, les ministres des Affaires étrangères des principaux pays industrialisés ont promis de faire payer «le prix fort» aux pays qui fourniraient une assistance à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine lors d'un sommet du G7.

Ils se sont aussi engagés à continuer à «intensifier» les sanctions contre la Russie et de redoubler d'efforts pour éviter leur contournement par des pays tiers.

Le communiqué final de leur réunion juge par ailleurs «inacceptables» la «rhétorique nucléaire irresponsable» de la Russie et sa menace de déployer des armes en Biélorussie.

Mise en garde contre Pékin

«Alors que l'Ukraine se prépare à lancer une contre-offensive pour reprendre son territoire (...), nous soutenons l'Ukraine», a souligné le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken devant la presse.

Les pays du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) ont également mis en garde Pékin contre ses ambitions militaires en mer de Chine méridionale et souligné leur position inchangée à l'égard de Taïwan, malgré les remous liés à de récents propos du président français Emmanuel Macron.

Lors de sa visite en Chine début avril, le président français avait déclaré à des médias que l'Europe ne devait pas être prise dans «des crises qui ne seraient pas les (siennes)» en référence à Taïwan, ce qui avait irrité certains alliés de la France avant la réunion de Karuizawa.

«Il n'y a pas de changement dans les positions basiques des membres du G7 sur Taïwan», assurent ainsi les diplomates en chef du groupe dans leur communiqué, estimant «indispensable» le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan.

«Grande convergence» inédite

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et ses homologues se sont efforcés, tout au long des deux jours de discussions au Japon, de minimiser leurs divergences, et leur déclaration commune adopte un langage ferme envers Pékin.

Leur texte évoque ainsi les «inquiétudes» du G7 concernant «l'expansion continue et accélérée de l'arsenal nucléaire de la Chine», l'appelant à œuvrer à «la stabilité par une plus grande transparence» sur ses armes nucléaires.

Antony Blinken a assuré n'avoir jamais vu une «aussi grande convergence» de vues sur la Chine et Taïwan par le G7.

Sans citer Pékin, la déclaration commune s'engage à renforcer la coopération contre la «coercition économique», consistant à restreindre le commerce ou les investissements extérieurs à des fins politiques.

L'avertissement contre le soutien à la Russie en Ukraine, sans mentionner la Chine, fait cependant lui-même écho aux mises en garde répétées par les responsables occidentaux à Pékin contre la fourniture d'armes à la Russie.

Corée du Nord et Soudan au cœur des discussions

Si les débats ont clairement été dominés par la guerre entre la Russie et l'Ukraine et les ambitions de la Chine en Asie-Pacifique, les ministres du G7 ont aussi abordé de nombreuses autres questions et crises politiques mondiales.

Ils ont ainsi enjoint à la Corée du Nord de «s'abstenir» de nouveaux essais nucléaires et tirs de missiles balistiques.

Ils ont aussi «condamné avec force» les combats qui ont éclaté depuis samedi au Soudan et appelé à leur «arrêt immédiat», alors que ces affrontements entre l'armée régulière et une puissante force paramilitaire ont déjà fait près de 200 morts selon les Nations unies.

Les ministres ont également exigé la levée «immédiate» de l'interdiction «inacceptable» faite aux femmes afghanes de travailler pour des ONG et l'ONU, promulguée ce mois-ci par le gouvernement taliban en Afghanistan.

Appel à la «transparence» sur le nucléaire

Alors que les chefs d'Etat du G7 doivent se réunir en mai à Hiroshima, dont l'histoire est profondément marquée par la bombe atomique larguée par les Etats-Unis en 1945, le texte des diplomates accorde une large place à l'engagement du groupe à «renforcer les efforts de désarmement et de non-prolifération» pour «un monde plus sûr et plus stable».

Le premier ministre japonais Fumio Kishida, lui-même élu d'Hiroshima au Parlement, a ainsi déjà exprimé son souhait d'y débattre avec ses homologues de la possibilité «d'un monde sans armes nucléaires». Cependant la déclaration de mardi contient peu d'éléments nouveaux en la matière, citant «l'environnement sécuritaire actuel difficile».

Le communiqué du G7 appelle l'ensemble de la communauté internationale à la «transparence» sur les armes nucléaires, exhortant la Russie au respect du moratoire sur les essais nucléaires auquel elle a souscrit.

(ATS)

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