Après un camouflet historique
Friedrich Merz est élu chancelier fédéral au second tour

Friedrich Merz a été élu chancelier fédéral allemand au second tour ce mardi. 325 députés sur 618 ont voté pour lui, après un échec historique au premier tour.
Publié: 16:24 heures
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Dernière mise à jour: 16:42 heures
Friedrich Merz nouveau chancelier fédéral: une élection aux forceps.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le conservateur Friedrich Merz a été élu mardi dans la douleur chancelier allemand par les députés, en étant obligé de s'y prendre à deux reprises, signe des difficultés qui l'attendent au pouvoir à un moment pourtant charnière pour son pays. Scénario sans précédent en Allemagne, il a fallu un deuxième tour de scrutin au Bundestag pour que le président du parti démocrate-chrétien (CDU) soit finalement porté de justesse au poste de chef du gouvernement.

A 69 ans, après avoir difficilement remporté fin février des élections législatives anticipées, Merz a obtenu 325 voix sur 630 députés, lors d'un second vote organisé dans l'après-midi et rendu nécessaire par un échec lors d'un premier tour dans la matinée, qui a créé la stupéfaction.

Du jamais vu!

Alors que l'élection à bulletin secret de Friedrich Merz se présentait comme une simple formalité après la conclusion d'un accord de coalition majoritaire avec les sociaux-démocrates du chancelier sortant Olaf Scholz, il a d'abord échoué à atteindre le seuil nécessaire. Jamais dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre, un candidat chancelier n'avait connu pareil sort. Dans le système parlementaire allemand, ce sont les députés qui élisent le chef du gouvernement.

Ce revers illustre la fragilité du dirigeant démocrate-chrétien et de la coalition avec laquelle il entend gouverner la première économie européenne, dans un monde en plein chamboulement géopolitique et sous pression à la fois de l'administration Trump et sur le plan intérieur d'une extrême droite en plein essor.

Friedrich Merz va donc débuter affaibli son mandat de quatre ans, alors qu'il était censé apporter de la stabilité après la crise politique nationale ouverte par la chute du gouvernement Scholz en novembre. Ce coup de théâtre mine d'emblée ses promesses de relance du pays, en crise économique, et de l'Europe.

Déjà peu populaire dans l'opinion, il est contesté dans ses propres rangs conservateurs pour être revenu sur une promesse de campagne: il a récemment assoupli les règles nationales très strictes de dépenses budgétaires. Le chancelier l'a fait pour pouvoir financer un vaste programme de réarmement du pays, face à la menace russe et celle d'un désengagement militaire américain du continent européen, et de modernisation du pays, de plusieurs centaines de milliards d'euros.

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