Appel à des «ratonnades»
Une ancienne candidate zemmouriste condamnée à de la prison avec sursis

Une ancienne candidate aux législatives du parti d'Eric Zemmour, jugée pour avoir appelé à des «ratonnades» après la mort en novembre 2023 de Thomas, un lycéen poignardé lors d'un bal à Crépol (Drôme), a été condamnée jeudi à quatre mois de prison avec sursis.
Publié: 21.11.2024 à 16:29 heures
Florence Medina, 52 ans, candidate Reconquête! à Montpellier, le parti d'Eric Zemmour, avait publié sur Facebook des propos qui lui ont valu d'être renvoyée devant le tribunal correctionnel.
Photo: KEYSTONE
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AFP Agence France-Presse

La condamnation est assortie de l'obligation d'effectuer un stage de citoyenneté sous peine d'une amende de 2000 euros, et de trois ans d'inéligibilité. Quelques jours après la mort du jeune homme, dans un climat tendu en France, Florence Medina, 52 ans, candidate Reconquête! à Montpellier aux législatives de 2022, avait publié sur Facebook des propos qui lui ont valu d'être renvoyée devant le tribunal correctionnel pour «provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion.»

Sur sa page, elle avait notamment affirmé: «Thomas a été assassiné par des racailles de quartier, des wesh wesh qui n'ont pas accepté les règles, celles d'être refoulés à une soirée à laquelle ils n'étaient pas invités (...) Si c'est la guerre que les racailles veulent, ils vont l'avoir».

«Nous ne laisserons pas nos enfants se faire assassiner»

«Dans les années 80, il existait des ratonnades, au risque de choquer. On peut recommencer, mais nous ne laisserons pas nos enfants se faire assassiner lâchement par des racailles en surnombre et armés», avait ajouté Florence Medina, qui n'est plus membre du parti d'extrême droite.

À l'audience du 13 novembre, elle a affirmé ne pas percevoir de connotation raciste au terme «ratonnade», synonyme pour elle de rixe ou de vengeance, alors que, lui a rappelé la présidente du tribunal, l'Académie française précise qu'il désignait, pendant la guerre d'Algérie, «les actions de représailles menées contre des Maghrébins» et désigne aujourd'hui «un acte de violence collective dirigé contre certaines minorités.»

«On peut comprendre l'indignation quand un jeune de 16 ans se fait poignarder, mais la justice travaille, elle ne discrimine pas. Vos propos sont haineux. Vous faites référence aux races», lui avait rétorqué le procureur, Alain Octuvon-Bazile.

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