Le crash d'un avion à Ahmedabad, dans l'ouest de l'Inde, a profondément choqué. Le Boeing 787 d'Air India s'est écrasé jeudi après-midi, juste après le décollage. Le lendemain du drame, l'aspect humain de la tragédie domine évidemment. Cependant, le constructeur américain en subit déjà les conséquences économiques. En bourse, le cours de l'action a baissé de 5%.
Le fait que ce soit justement le 787, un projet phare de Boeing, qui est impliqué dans l'un des crashs aériens les plus meurtriers de l'histoire de l'aviation est un coup particulièrement dur pour le constructeur aéronautique américain. Bien que la cause du crash ne soit pas encore élucidée, l'accident soulève des questions. Car le type d'avion 787, relativement nouveau et surnommé «Dreamliner», a déjà fait les gros titres négatifs par le passé.
Plus de 1000 «Dreamliner» livrés
Le développement du nouveau produit phare a commencé en 2003, à l'époque sous le nom de projet «7E7». L'ambition était grande: Boeing voulait révolutionner la construction aéronautique, plus légère, plus économique, plus confortable, moins bruyante.
Six ans plus tard, le «Dreamliner» a décollé pour la première fois. Et en 2011, les premiers 787 ont été livrés et plus de 1000 appareils de ce type sont venus s'ajouter depuis lors. De grandes compagnies aériennes comme United, Qatar Airways ou Lufthansa font voyager leurs passagers à travers le monde avec le «Dreamliner».
Incendies de batterie, fissures, composants défectueux
Mais il y a aussi eu des pannes: en 2013, l'autorité américaine de l'aviation civile (FAA) a ordonné un grounding mondial, c'est-à-dire une interdiction de vol, de l'ensemble de la flotte de Boeing-787 en raison d'incendies de batteries chez All Nippon Airways et Japan Airlines. En 2017, United Airlines a de nouveau signalé des problèmes de batterie, mais cet événement a été considéré comme un défaut isolé.
A partir de 2019, l'usine Boeing de Caroline du Sud a été mise sous pression: fissures, mauvais collages, composants défectueux et défauts structurels ont même entraîné en 2021 un arrêt des livraisons pendant plusieurs mois, et ce n'est qu'après des contrôles de la FAA que Boeing a pu reprendre la production.
Un lanceur d'alerte a été ignoré
En 2024, des accusations de lanceurs d'alertes ont à nouveau ébranlé la confiance dans le groupe. L'ingénieur de Boeing Sam Salehpour a rapporté que des pièces du fuselage du «Dreamliner» n'avaient pas été vissées correctement.
Selon Sam Salehpour, ces erreurs ont été délibérément ignorées afin de gagner du temps. Boeing a ensuite reconnu que les tests n'avaient parfois eu lieu que sur le papier. La FAA a alors ouvert une enquête officielle.
La même année, un «Dreamliner» de la compagnie aérienne sud-américaine LATAM s'est soudainement écrasé en vol. Plus de 50 personnes ont été blessées. La raison en était un siège de cockpit qui avait glissé et influencé les commandes. Swiss ne possède pas de Boeing 787 «Dreamliner» dans sa flotte, toutefois, plusieurs compagnies aériennes utilisent ce type d'avion au départ de Zurich. Outre Air India, Qatar Airways, Etihad ou American Airlines les emploient.