Age des ados
Snapchat renvoie la balle aux magasins d'applications

Snapchat, avec 26 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France, plaide pour une vérification d'âge unique lors de la configuration du téléphone. Cette approche permettrait d'appliquer le paramètre d'âge à toutes les applications.
Publié: 15:18 heures
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Dernière mise à jour: il y a 10 minutes
Photo: Anadolu via Getty Images
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AFP Agence France-Presse

Face aux pressions politiques pour vérifier l'âge des adolescents sur les réseaux sociaux en France, Snapchat pousse pour que cette mesure s'effectue au niveau des magasins d'application, gérés notamment par Apple et Google, a indiqué lundi à l'AFP son directeur général France.

Centraliser la décision

En matière de protection des mineurs, «notre défi à nous et à l'industrie en général, c'est la vérification de l'âge», a expliqué Grégory Gazagne, en marge de l'inauguration de nouveaux locaux à Paris, à laquelle a assisté le président de la République, Emmanuel Macron. 

Pour ce dirigeant d'une plateforme particulièrement prisée des jeunes, 91 % des 15-24 ans utilisent Snapchat, d'après l'entreprise, il faut «centraliser cette décision au niveau des magasins d'application, que ça soit l'Android Store ou l'App Store».

Il s'agirait d'obliger, «au moment de la configuration du téléphone, les utilisateurs à donner leur âge réel et à vérifier avec une carte d'identité», a poursuivi Grégory Gazagne.

«Cela permettrait d'avoir un lieu unique, où on ne le ferait qu'une fois», et ce paramètre s'appliquerait ensuite à toutes les applications, a-t-il souligné.

Par ailleurs, Apple et Google «sont des acteurs qui ont l'habitude de traiter les données personnelles» et celles-ci seraient «vraisemblablement plus en sécurité que si elles étaient éparpillées au sein de toutes les applications disponibles», selon lui.

Snapchat, qui compte 26 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France, est lui contraint par le RGPD (règles européennes de protection des données) concernant les données personnelles qu'il peut recueillir, a rappelé Grégory Gazagne.

«Il y a une discussion avec le gouvernement, les acteurs majeurs et les autres plateformes, qui ont exactement les mêmes enjeux, pour essayer de trouver au niveau de l'industrie une solution qui soit simple et pérenne», a-t-il aussi précisé.

Une jeunesse «percutée» sur les réseaux

Emmanuel Macron a confirmé, lors de son interview sur TF1 la semaine dernière, vouloir imposer une vérification de l'âge des adolescents pour s'inscrire sur les réseaux sociaux, estimant qu'il y avait «une jeunesse qui a été percutée» par ces plateformes.

La ministre déléguée chargée du Numérique, Clara Chappaz, tente ainsi de mobiliser les partenaires européens de la France pour exiger la vérification de l'âge des utilisateurs par les grandes plateformes, à l'instar de ce qui se fait déjà en France pour les contenus pornographiques. Clara Chappaz veut même aller plus loin et milite pour une interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans en France.

Comme Snapchat, le géant américain Meta (Facebook, Instagram) plaide pour que l'obligation de vérification de l'âge pèse sur l'App Store (Apple) et le Google Play Store, et non sur les réseaux sociaux. Pour prôner ce message, l'entreprise de Mark Zuckerberg a engagé une campagne de publicité avec des spots TV et des affiches. 

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