40 coups de feu, 11 morts
Le déroulé des 17 minutes qui ont plongé Graz et l'Autriche dans l’horreur

Mardi matin 10 juin, une fusillade a secoué la ville autrichienne de Graz. Dix personnes ont été tuées avant que l'auteur ne se tire une balle. Voici ce que l'on sait du déroulement des faits, qui a duré 17 minutes.
Publié: 11.06.2025 à 14:57 heures
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Dernière mise à jour: 11.06.2025 à 16:24 heures
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L'école le lendemain des faits. Les bougies et les fleurs déposées par les personnes endeuillées devant l'école ont été protégées par la police.
Photo: Sandro Zulian
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Jessica von Duehren

Le carnage à Graz, en Autriche, a duré 17 minutes. En un peu plus d'un quart d'heure, le pays a plongé dans un cauchemar.

En effet, c'est onze personnes qui ont perdu la vie dans la fusillade survenue mardi matin dans un lycée. L'une d'entre elles est le tireur, Artur A.*,âgé de 21 ans. Voici ce que l'on sait des minutes dramatiques qui se sont écoulées dans la Dreierschützengasse.

Il est exactement 10 heures et une seconde lorsque le centre de contrôle régional de Styrie reçoit le premier appel d'urgence d'un riverain: des coups de feu et des cris se font entendre au lycée supérieur fédéral (BORG) Dreierschützengasse. A 10h06, la première patrouille de police est sur place. Comme il est question de coups de feu, les forces d'intervention spéciales, dont l'unité spéciale Cobra, se déplacent également immédiatement. 

300 forces d'intervention, 40 coups de feu

Peu après, les premières ambulances arrivent devant l'école. Au total, plus de 300 personnes sont mobilisées et des hélicoptères survolent la zone. L'enquête se poursuit sur ce qui s'est exactement passé dans l'école. Ce que l'on sait, c'est qu'Artur A. se trouvait à ce moment-là dans l'école qu'il a fréquentée et quittée, armé d'un fusil de chasse et d'une arme de poing.

«
Il a fait ses adieux à ses parents
Franz Ruf, directeur général de la sécurité publique
»

Selon les médias autrichiens, il aurait tiré 40 coups de feu au total, le fusil de chasse devant être rechargé à plusieurs reprises. Les conséquences de ces coups de feu sont dévastatrices, comme le dira plus tard Franz Ruf, directeur général de la sécurité publique. L'assassin a fait un carnage sur deux étages, et aurait également tiré dans la salle de classe où il avait lui-même suivi des cours. Auparavant, il avait apparemment déjà attaqué des personnes devant l'école. A leur arrivée, les forces d'intervention y ont trouvé une personne blessée.

Le tireur laisse une lettre d'adieu

Les investigations en cours visent à déterminer si son acte a été commis au hasard ou de manière ciblée. A 10h17, la nouvelle tombe: le tireur présumé est mort, il s'est suicidé dans les toilettes avec l'une de ses armes.

La situation est enfin sous contrôle, les médecins urgentistes peuvent entrer dans le bâtiment, où ils découvrent des scènes d'horreur. Le tireur a tué neuf personnes et en a blessé douze autres. Quatre d'entre elles sont grièvement blessées. Un adulte a finalement encore perdu la vie à l'hôpital durant la soirée. 

En début d'après-midi, le domicile d'Artur A. dans la région de Graz est perquisitionné. Le forcené vivait encore chez sa mère, il était au chômage. Outre une bombe artisanale non opérationnelle, les enquêteurs ont découvert dans le logement une lettre d'adieu. «Il y fait ses adieux à ses parents», explique Franz Ruf. La lettre ne fournit aucun indice sur un éventuel motif. Les médias autrichiens font état de harcèlement moral, cependant ces rumeurs n'ont pas encore été confirmées par la police.

* Nom connu de la rédaction.

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