Ce Suisse* de 59 ans, originaire du canton du Tessin, a été condamné la semaine dernière à Malte à deux ans de prison avec sursis. Une femme de chambre népalaise, âgée de 20 ans selon la police, l'a accusé de l'avoir retenue dans sa chambre d'hôtel et de l'avoir embrassée dans le cou et sur le visage. L'homme s'était déshabillé avant de commettre son acte.
Le nom du condamné n'a pas été publié – comme c'est habituellement le cas à Malte – car l'homme a prétendu être «politiquement exposée». Sa carrière politique se limite toutefois à une candidature infructueuse pour le Centre au Parlement communal d'Ascona, dans le Tessin, il y a une année.
«Des accusations infondées»
Après avoir gardé le silence dans un premier temps, le condamné sort du silence par l'intermédiaire de ses avocats, Raffele De Vecchi et Matteo Simona du cabinet Nievergelt & Stoehr de Lugano. Leurs reproches aux autorités maltaises sont virulents: «L'intéressé a été victime d'une procédure basée sur des accusations totalement infondées. Nous avons des raisons de penser que les accusations auraient été retirées en échange d'une contrepartie.» L'homme a-t-il donc été victime d'une tentative d'extorsion?
Toujours selon ses avocats, il aurait été arrêté et placé en détention provisoire alors qu'il attendait sa compagne et la fille de celle-ci. Les autorités pénales maltaises auraient aussi envisagé une durée de détention indéterminée jusqu'à la fin de l'enquête. Pendant son incarcération, l'intéressé aurait commencé à souffrir de graves problèmes cardiaques, qui auraient finalement nécessité une hospitalisation.
«En raison de son état de santé critique et de la peine avec sursis envisagée par les autorités de poursuite, l'intéressé a été poussé à reconnaître des accusations infondées et mensongères, dans le seul but de préserver sa santé et de pouvoir quitter le pays», poursuivent ses avocats. La procédure n'aurait même pas duré 24 heures et il n'aurait jamais été interrogé pendant sa détention.
Une telle procédure n'est pas rare sur l'île méditerranéenne, selon les avocats suisses. «C'est pourquoi l'intéressé émet de sérieux doutes sur la conformité d'une telle procédure avec les principes de l'Etat de droit.»
Le Suisse se défendra
L'intéressé a quitté Malte avec sa compagne et la fille de celle-ci. Il condamne fermement toute forme de violence, qu'elle soit psychologique ou physique, et a l'intention de contester la décision des autorités maltaises devant les instances compétentes. Il s'opposera également à l'exclusion du parti centriste qui lui a été promise.
Les avocats ne s'expriment pas davantage sur les accusations concrètes et n'expliquent pas ce qui s'est exactement passé entre l'accusé et la femme de chambre.
*Nom connu de la rédaction