L’héroïne locale canadienne Victoria Mboko (18 ans) a conclu son incroyable conte de fées au tournoi WTA 1000 de Montréal. La jeune joueuse a créé la sensation en finale face à Naomi Osaka, s’imposant en trois sets (2-6, 6-4, 6-1) face à une quadruple lauréate en Grand Chelem. Avant ce sacre, elle avait déjà éliminé Jelena Rybakina, Coco Gauff et Sofia Kenin.
Partie avec une wild card, Victoria Mboko a impressionné les organisateurs, conquis les fans et laissé ses adversaires médusées par son niveau de jeu sur dur.
Une ascension fulgurante
Son parcours est celui d’une championne en devenir. En 2025, elle a explosé sur la scène mondiale: 22 victoires d’affilée sur le circuit ITF, puis des exploits répétés en WTA. À Roland-Garros, elle a atteint le troisième tour du tableau principal. À Wimbledon, elle est sortie des qualifications pour se hisser jusqu’au deuxième tour.
En janvier, elle n’occupait encore que la 333e place mondiale. Aujourd’hui, elle est 24e et devient la nouvelle numéro 1 canadienne.
Des balles achetées chez Walmart
Ses parents, Cyprien et son épouse, ont fui la République démocratique du Congo à la fin des années 1990 pour s’installer aux États-Unis. Née à Charlotte (Caroline du Nord), Victoria a grandi dans une famille passionnée et dévouée. Cyprien, ingénieur en mécanique, travaillait de nuit pour accompagner ses enfants à l’entraînement le jour. «J’ai dû leur acheter 1000 balles de tennis chez Walmart, et elles finissaient toutes dans les buissons», a-t-il confié à «Tennis Canada».
Plus jeune de la fratrie, Victoria a toujours cherché à se surpasser. À neuf ans, elle a affronté au pied levé sa sœur Garcia, de dix ans son aînée, lors d’un tournoi féminin en Ontario après le forfait de l’adversaire. Résultat: une lourde défaite 0-6, 0-6, mais une motivation décuplée. «À partir de ce moment-là, elle voulait aller sur le court tous les jours», se souvient son père. Même une blessure persistante au genou en 2024 n’a pas freiné son ascension.
L’anecdote Nadal
Parmi ses idoles, Rafael Nadal (39 ans) occupe une place à part. Lorsqu’elle était encore junior, elle l’a croisé dans les vestiaires de l’Open d’Australie: «On a eu une courte conversation amusante sur le fait que les bains de glace étaient froids. Mais j’étais sous le choc», racontait-elle en 2022 dans un blog de l’ITF. «Je n’oublierai probablement jamais ce moment.»
Trois ans plus tard, Victoria Mboko s’impose à Montréal, la ville où elle avait vécu chez une famille d’accueil pour poursuivre son rêve. Cette fois, elle y revient en championne, sous les acclamations du public canadien.