Dans le centre historique de Zurich, deux édifices portent les inscriptions «Zum Mohrenkopf» (littéralement «à la Tête de Maure», l'équivalent de «à la tête de n****» en français) et «Zum Mohrentanz» (à la danse des m*ures). Les autorités, qui jugent le terme «Mohr» problématique, ont décidé de le recouvrir de manière réversible. La section zurichoise de Patrimoine suisse s'est opposée à cette mesure.
Dans un arrêt publié mercredi, le Tribunal fédéral constate que la recourante a pu présenter ses arguments devant les instances cantonales. Son droit d'être entendue et la garantie d'une procédure équitable ont été ainsi respectés. Aucune base légale ne donne à la section, qui est active au niveau cantonal seulement, la légitimation pour agir au niveau du Tribunal fédéral.
Selon la section, il aurait mieux valu poser des panneaux sur les bâtiments afin d'expliquer dans quel contexte ces noms ont été donnés. Une telle mesure d'information serait moins intrusive que le projet de dissimulation.
Une problématique publique
A l'été 2000, l'exécutif de la ville de Zurich a chargé un groupe de travail de faire des recommandations concernant les vestiges historiques à consonance raciste dans l'espace public. Pour les deux bâtiments concernés, le groupe a proposé de recouvrir les inscriptions, une proposition entérinée en mai 2020 par l'exécutif.
La section de Patrimoine suisse a attaqué cette décision et obtenu gain de cause devant le Tribunal des recours en matière de construction. Mais le Tribunal administratif zurichois a cassé cette décision. (arrêt 1C_28/2025 du 23 juin 2025)