L'artiste a débuté en mai la construction de sa ville. «J'essaie de faire quelque chose qui monte, comme des arbres qui poussent, et qui est en même temps habité et vivant», a confié François Monthoux à Keystone-ATS. «J'ai envie qu'on ressente le mélange entre ce vivant, qui grouille et qui est désordonné, tout en étant simultanément ordonné et qui s'élève en quête de lumière».
Outre la cathédrale et les nombreuses tours, tourelles et maisonnettes s'accrochant au flanc de la forêt, l'artiste a également placé des personnages. Parmi ceux-ci, le fou, «qui grimpe très haut parce qu'il n'a pas peur» et l'ermite, «symbole de l'isolement essentiel à la pensée», en qui l'artiste se reconnaît.
Il espère faire tenir son œuvre pendant l'hiver
A l'été 2022, le Vaudois, qui dit avoir les mêmes influences que Tolkien, avait bâti une citadelle similaire dans le lit du Toleure asséché. Sa création avait cependant été balayée par le courant de la rivière, une fois la pluie revenue. «Je n'en suis pas triste, mais j'aime bien que mes choses résistent», reconnaît François Monthoux.
Cette année, l'artiste a donc utilisé de l'argile renforcée au ciment, ainsi que quelques armatures, dans l'espoir que son oeuvre résiste plus longtemps. Rien ne le garantit toutefois. «Peut-être que l'hiver détruira la ville. L'eau pourrait s'infiltrer dans les fissures et faire éclater les formes», analyse-t-il.
«Je suis éphémère, mon chien est éphémère»
La quête de l'éphémère n'est en effet pas celle du Vaudois. «Je ne le recherche pas particulièrement, mais l'éphémère est autour de nous. Je suis éphémère, mon chien est éphémère. (...) Les choses auxquelles on donne de la valeur vont mourir, quelle est notre capacité à faire avec?»
L'artiste compose donc avec ce paramètre et ne semble pas près de se laisser décourager. «J'ai plein d'idées et j'aimerais faire des oeuvres beaucoup plus monumentales. Si j'en avais les moyens physiques, je construirais des choses qui s'élèvent beaucoup plus et qui prennent bien plus d'envergure.»
(ATS)