Des enfants de 4 à 6 ans bâillonnés, une fillette attachée à un banc à l’aide d’une corde, une autre pincée au bras et des élèves isolés sans surveillance: la liste des accusations auxquelles l’enseignante neuchâteloise faisait face était dérangeante.
Lors de son procès du 14 septembre, l’institutrice de 42 ans avait rejeté la plupart de ces allégations, mais avoué avoir posé un foulard sur la bouche d’un petit garçon turbulent, à une reprise, rapporte la radio régionale «RTN».
Les faits présumés remontent à la période 2015-2017. Ce n'est que plusieurs années plus tard, en septembre 2020, que la mère de la fillette assurant avoir été attachée à un banc, bâillonnée et isolée, avait porté plainte. Le Ministère public avait requis une peine de 50 jours-amende avec sursis, ainsi qu’une interdiction d’enseigner à des mineurs durant cinq ans.
Suspendue depuis juin
Ce mardi matin, le Tribunal de police de Boudry a estimé que le récit de la fillette ne collait pas aux dires des parents et des élèves interrogés, relate «RTN». Pour la juge, le seul geste de bâillonner un élève — bien que «totalement inadéquat» — ne permet pas de retenir les accusations de contrainte et de violation du devoir d’assistance. En première instance, l’enseignante est donc blanchie.
Le Tribunal a en outre considéré que la direction scolaire avait pris les mesures nécessaires à l’époque, après avoir reçu plusieurs plaintes. L’employée avait été transférée dans un autre collège. En juin dernier, elle avait été suspendue de ses fonctions, en lien avec cette affaire. Pour l’heure, aucune des deux parties n’a annoncé vouloir faire appel.