Une commune valaisanne dit non
Un investisseur français échoue dans son projet de rachat d'une station de ski

Malgré les problèmes financiers qui affaiblissent sa commune, la population de Saas-Grund (VS) a clairement voté contre l'arrivée de l'investisseur Christian Mars. Il semblerait que sa conquête du Valais soit plus difficile que prévu.
Publié: 25.11.2024 à 18:34 heures
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La société Bergbahnen Hohsaas à Saas-Grund (VS) a besoin d'argent pour réaliser les investissements qui lui incombent.
Photo: PD
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Michael Hotz

L'investisseur français Christian Mars se tenait prêt avec un gros chèque. Son plan: investir 7 millions de francs dans le domaine skiable de la commune de Saas-Grund, en Valais. Pour 3,6 millions, il voulait s'assurer la majorité des actions de la société Bergbahnen Hohsaas. Il a proposé 3,4 millions pour les restaurants.

Seulement, son offre n'a pas été bien accueillie par la population. Tant la commune des habitants que la commune bourgeoise – dont font partie tous les citoyens de Saas-Grund, indépendamment de leur lieu de résidence – ont clairement rejeté la reprise par les urnes, comme le rapporte le «Walliser Bote». Selon ce dernier, 81,18% de la commune des habitants et 81,35% de la commune bourgeoise ont dit non au projet de l'investisseur dimanche.

Les remontées mécaniques au bord de la faillite en 2018

Bruno Ruppen, président sortant de la commune et CEO des Bergbahnen Hohsaas, s'est déclaré consterné par le résultat clair de la votation auprès du journal. «Comme il y a deux ans lors de la votation consultative sur la reprise des Bergbahnen Hohsaas par les Saastal Bergbahnen, la population a clairement dit non. C'est à nouveau un résultat clair.»

Le taux de participation élevé de 79,1% pour la commune des habitants et de 88,4% pour la commune bourgeoise exprime l'importance des remontées mécaniques pour la commune et son tourisme. Le domaine skiable compte deux télécabines et cinq téléskis. Il s'étend jusqu'à 3200 mètres d'altitude et compte 35 kilomètres de pistes. 65% de ces pistes peuvent être enneigées artificiellement.

L'exploitation est coûteuse. En 2018, la situation des Bergbahnen Hohsaas était encore mauvaise. L'entreprise exploitante a dû se placer en sursis concordataire et la commune a dû injecter des fonds pour assurer sa survie.

Christian Mars a également échoué à Belalp

L'investisseur devait être la solution. Pendant des mois, les responsables des remontées mécaniques ont négocié avec lui, à huis clos. C'est maintenant un retour à la case départ. Selon Bruno Ruppen, des investissements d'environ 5,5 millions de francs sont prévus pour les prochaines années. Une somme que les remontées mécaniques devront assumer sans l'argent du Français. 

D'une manière générale, Christian Mars n'avance pas beaucoup dans ses plans d'investissement en Valais. Il s'est présenté à plusieurs reprises, avec sa société neuchâteloise Compagnie des Montagnes Suisse, comme le sauveur potentiel des domaines skiables. Outre Saas-Grund, un investissement à Belalp s'est également effondré. Son dernier atout réside à Grächen, où les discussions sont toujours en cours. Mais là aussi, les vents contraires se font de plus en plus forts.

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