Un expert préoccupé par le fossé générationnel
Le fossé immobilier entre jeunes et retraités se creuse

De nouvelles données montrent que les retraités détiennent de plus en plus de biens immobiliers. En revanche, les jeunes familles n’y ont pratiquement pas accès. Un expert tire la sonnette d’alarme.
Publié: 07:40 heures
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Le taux de propriété du logement augmente de plus en plus avec l'âge.
Photo: Imago
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Robin Wegmüller

C’est le rêve de beaucoup: vivre un jour dans son propre logement. Mais pour les jeunes familles, cela devient de plus en plus difficile et, face aux prix actuels de l’immobilier, c'est devenu quasiment impossible pour la majorité d’entre elles. D'autre part, de nombreux retraités disposent de meilleurs moyens financiers. Notamment parce qu'ils ont acquis leur bien immobilier il y a des décennies, à des conditions bien plus avantageuses. Et ces dernières années, cet écart entre les générations s’est encore accentué, comme le rapporte CH Media.

C’est ce que révèlent de nouvelles données de l’Office fédéral de la statistique, analysées par Raiffeisen. Environ la moitié des retraités sont propriétaires de leur logement. Entre 2010 et 2023, le taux de propriétaires parmi les personnes âgées de 76 à 85 ans a augmenté de 7,3%, et même de 8% chez les plus de 86 ans. Dans le même temps, ce taux a fortement chuté chez les jeunes générations: de 7,8% chez les 36-45 ans, et de 6% chez les 46-55 ans.

Un expert inquiet

L’économiste de Raiffeisen, Michel Fleury, observe avec inquiétude le fossé générationnel qui ne cesse de se creuser. «Certaines questions d’équité se posent», déclare-t-il à CH Media. «Les générations plus âgées ont eu la chance de pouvoir acheter leur bien immobilier à des prix relativement abordables. Aujourd’hui, cela n’est plus possible pour la majorité des jeunes familles.»

Et à l’avenir? Selon Michel Fleury, la situation ne changera guère. Même si davantage de biens pourraient arriver sur le marché dans les années à venir, à mesure que la génération des baby-boomers disparaît progressivement, les prix ne baisseront pas. De plus, l’immigration continue de maintenir une demande élevée, explique l’expert.

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