«C'est tout simplement impossible»
Un élu UDC sonne la fin du télétravail pour les fonctionnaires fédéraux

Le conseiller national UDC Thomas Burgherr en a assez: il veut réduire le télétravail au sein de l'administration fédérale. Selon lui, l'Etat n'a pas besoin d'être attractif à tout prix, après tout, il verse déjà de bons salaires.
Publié: 13.05.2025 à 20:12 heures
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Même à la Confédération, le télétravail est devenu monnaie courante depuis la pandémie. (Image d'illustration)
Photo: KEYSTONE
Sven Altermatt

Travailler en jogging depuis la cuisine? Participer à une visioconférence depuis chez soi? Même à la Confédération, le télétravail est devenu monnaie courante depuis la pandémie. Il y a quatre ans déjà, le Conseil fédéral avait d’ailleurs affirmé que les emplois flexibles étaient essentiels pour attirer de bons profils.

Mais pour le conseiller national UDC Thomas Burgherr, cela va trop loin. Il estime que le télétravail nuit aux employés, à l'Etat et à la qualité du travail. Il demande donc au Conseil fédéral de «repenser et restreindre la politique du télétravail dans l'administration fédérale».

Les fonctionnaires fédéraux vont-ils retourner au bureau? Le politicien argovien affirme que «les inconvénients d'un recours excessif au télétravail l'emportent sur les avantages». Une conclusion qui, selon lui, s'impose dans le secteur privé.

Des bureaux trop souvent vides

En tant qu'entrepreneur en bâtiment, Thomas Burgherr est régulièrement en contact avec les autorités. «Il m'est déjà arrivé à plusieurs reprises de ne trouver personne au bureau et de ne pas pouvoir joindre mes interlocuteurs», explique-t-il à Blick. «Ce n'est tout simplement pas possible.»

L'élu UDC souligne qu'il ne s'agit pas pour lui d'interdire le télétravail de manière générale. Après tout, certaines personnes travaillent plus efficacement à domicile. Mais «l'importance de la présence physique pour la culture d'entreprise, la culture managériale, l'efficacité et l'innovation ainsi que pour les échanges sociaux» doit à nouveau être mieux prise en compte.

Il évoque aussi le flou entre vie privée et professionnelle: « Certaines personnes continuent à travailler même malades. Cela montre combien l’absence de frontière claire peut être néfaste.» Et l’Etat, selon lui, doit faire preuve d’exemplarité. Contrairement au secteur privé, il ne dispose ni des mêmes outils pour évaluer la performance, ni du correctif que représente le marché. D’où sa demande de plus de «retenue» dans l’administration publique.

Moins de télétravail, plus de hubs?

Thomas Burgherr ne pense pas que l’administration doive séduire à tout prix avec du télétravail: «Les salaires sont très bons, et les conditions aussi.» A la place, il propose de développer des solutions alternatives comme des hubs régionaux ou des espaces de coworking.

On ne sait pas exactement combien des quelque 40'000 employés fédéraux travaillent à domicile et à quelle fréquence. Le «SonntagsZeitung» a récemment fait référence à la dernière enquête sur le personnel dans l'administration. Selon cette enquête, 83% des employés fédéraux interrogés peuvent travailler de manière mobile – et 74% le font effectivement. Si le Parlement accepte la motion de Thomas Burgherr, le Conseil fédéral devra présenter des règles plus strictes pour le télétravail.

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