Un défi migratoire inédit depuis plus de 70 ans
Près de 8000 réfugiés ukrainiens sont déjà arrivés sur le sol suisse

Confrontées comme l'Europe à l'arrivée des 3,2 millions d'Ukrainiens qui ont quitté leur pays depuis l'invasion russe, les autorités suisses ont affirmé jeudi que la situation était pour l'instant sous contrôle. Près de 8000 réfugiés sont arrivés depuis le 24 février.
Publié: 17.03.2022 à 17:20 heures
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Dernière mise à jour: 17.03.2022 à 17:23 heures
Un nouveau formulaire d'inscription en ligne a déjà eu des effets sensibles sur les files d'attente dans les centres d'enregistrement (ici à Boudry, à Neuchâtel).
Photo: Keystone

Selon le Secrétariat d'État aux migrations (SEM), l'Europe et la Suisse sont confrontées à un défi d'une dimension jamais vue depuis la Deuxième Guerre mondiale. Lors de la crise due à la guerre en Syrie, l'Europe avait dû absorber 1,5 million de réfugiés. «On ne sait pas vraiment combien de réfugiés se trouvent en Europe», a relevé Christoph Curchod, responsable des analyses de migration au SEM, jeudi devant les médias à Berne.

En Suisse, pas moins de 7903 personnes ayant fui l'Ukraine se sont enregistrées depuis le début de l'invasion russe le 24 février. Le SEM s'attend à l'arrivée de 35'000 à 50'000 Ukrainiens d'ici le mois de juin. Les femmes, âgées de 20 à 40 ans, avec enfants, ainsi que des personnes âgées constituent l'essentiel des arrivants, a précisé le SEM. Les hommes ne peuvent quitter l'Ukraine que sous certaines conditions.

Volonté d'augmenter les capacités d'accueil

Selon M. Curchod, le nombre de réfugiés qui se rendront en Suisse dépend de deux paramètres: la taille de la diaspora et la distance. La Suisse compte près de 15'000 Ukrainiens, «une petite diaspora comparée à celles qui vivent dans les pays voisins».

Pour l'heure, la situation est «acceptable» en Suisse, a souligné Gaby Szöllösy, secrétaire général de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales. Les cantons se montrent très actifs et réactifs pour augmenter les capacités d'accueil.

Décision dans la journée

De leur côté, les six centres fédéraux d'asile octroient 1200 permis S pour des réfugiés ukrainiens par jour, soit 200 par unité. En temps normal, les centres fédéraux enregistrent 1000 demandes par mois, alors qu'elles se montent à 1000 par jour actuellement. Sur la dernière semaine, le nombre d'enregistrements quotidiens a bondi de 500 à 1000.

«La décision d'attribution à un canton ou à une famille d'accueil est rendue dans la journée ou au pire le lendemain», a déclaré Pierre-Alain Ruffieux, responsable pour la Suisse romande au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).

S'inscrire en ligne

Pour éviter des goulets d'engorgement dans les centres, les Ukrainiens sont invités à s'inscrire en ligne, via une nouvelle plateforme mise en place dès ce jeudi. Le chef de l'état-major de crise Asile au SEM, David Keller, a expliqué que le formulaire était déjà très utilisé et qu'il avait déjà eu «des effets sensibles» sur les files d'attente devant les centres d'enregistrement.

Si une personne n'est pas encore enregistrée en ligne ou n'a pas encore de permis S, elle peut bénéficier de soins médicaux, si elle en a besoin. Le SEM prend en charge la facture, avant de se retourner vers les cantons et les caisses maladie.

Une réserve de 1500 lits

Au total, M. Keller estime qu'il y a 9000 places dans les centres fédéraux, contre 4000 au début de la guerre en Ukraine. Il a assuré que personne ne restait sans abri pour le moment et que la réserve s'élevait à environ 1500 lits. La situation est sous contrôle. Mais cela pourrait changer rapidement.

Les capacités d'accueil de chaque canton ne sont par contre pas connues, selon Mme Szöllösy, qui a indiqué qu'elles changeaient chaque heure. La secrétaire générale a rappelé la nécessité de répartir de manière équilibrée les réfugiés. Il n'est pas acceptable que ceux-ci restent dans les cantons où se trouvent les grandes villes.

(ATS)

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