«C'était une pure torture!»
Deux Suisses nous racontent leur (douloureuse) greffe de cheveux

Sur TikTok, de plus en plus de personnes partagent sans filtre leur greffe de cheveux, reflet d'une tendance à montrer la réalité des interventions esthétiques pour informer et rassurer, malgré les douleurs et les risques.
Publié: 27.06.2025 à 20:40 heures
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Dernière mise à jour: 27.06.2025 à 20:55 heures
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Sur Tiktok, on trouve de nombreuses vidéos de transplantations capillaires.
Photo: Shutterstock
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Qendresa Llugiqi

Des points rouges, des bandages et des traces de sang. Sur TikTok, on trouve de plus en plus de vidéos de personnes venant de subir une transplantation capillaire. «La tendance à partager ses interventions esthétiques, y compris les greffes de cheveux, reflète un changement notable dans la culture des réseaux sociaux, explique Sarah Schmid, responsable marketing de l'agence d'influence Kingfluencers. On est passé des résultats glamours à la réalité, y compris les gonflements et les pansements.»

«De tels témoignages peuvent aider celles et ceux qui veulent ce lancer dans ce genre d'opération à clarifier leur positionnement avant», poursuit Sarah Schmid. Auparavant, il y avait davantage de contenus présentant de fausses informations ou une minimisation des risques.» Elle met cependant en garde: «Les réseaux sociaux ne remplacent pas l'information spécialisée!»

635'000 interventions réalisées dans le monde

Il est difficile de dire avec certitude combien de personnes se soumettent à une transplantation capillaire en Suisse, étant donné qu'il n'y a aucune obligation de déclaration. Au niveau international, les chiffres actuels font également défaut. Selon la Société internationale des transplanteurs de cheveux (ISHRS), quelque 635'000 interventions ont été réalisées dans le monde en 2016, dont environ 79'000 en Europe. 

En Suisse, ce chiffre devrait désormais atteindre plusieurs milliers par an, selon Andreas Krämer, consultant indépendant en transplantation capillaire. Mais actuellement, «une part importante des traitements est réalisée à l'étranger. La plupart du temps pour des raisons de coûts».

A ce sujet, Blick s'est entretenu avec Arben et Kathrin au sujet de leur opération. Tous deux ont un point commun: ils se sont informés au préalable sur les réseaux sociaux et partagent désormais, eux aussi, leurs expériences avec leur communauté.

«Le courage m'a longtemps manqué»

Arben, originaire de la région d'Aarau, a naturellement un front haut, mais avec les années, sa calvitie s'est développée. «En 2016, la moitié de mon crâne était déjà presque chauve, alors que je n'avais même pas 30 ans.» Pendant des années, il s'est penché sur le sujet, a cherché des cliniques, a visionné de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux. «Lorsqu'on commence à se renseigner sur la greffe, on entend parler de douleurs, de complications et de mauvais résultats. Pendant longtemps, le courage m'a manqué.»

Mais en 2023, il a décidé de se rendre dans une clinique de Pristina, la capitale du Kosovo. En onze heures de travail, 6550 racines de cheveux ont été greffées à l'arrière de sa tête pour combler les zones clairsemées, selon la clinique. «C'était une pure torture!», confie-t-il. Et la période qui a suivi? «Extrêmement difficile. Dormir normalement est à peine possible les premières semaines, car il faut ménager la tête. Et les soins de la tête, surtout avec la croûte dessus, sont un calvaire!»

Aujourd'hui, deux ans plus tard, Arben n'est qu'à moitié satisfait. «La ligne qui a été ajoutée n'a pas l'air tout à fait naturelle.» Au moins, il peut le dissimuler avec ses boucles. «Je me sens malgré tout beaucoup plus sûr de moi! J'ai l'air plus jeune et je reçois beaucoup de compliments!» Arben partage désormais ses conseils et ses expériences sur TikTok.

«Ma famille sait à quel point j'en souffrais»

Kathrin, de la région de Zurich, a souffert pendant des années de son front naturellement trop haut. Avec les années, la perte de cheveux s'y est ajoutée. «Les zones dégarnies étaient particulièrement visibles lorsque les cheveux étaient attachés ou lorsque je me baignais. Ma famille sait à quel point j'en souffrais.» En décembre dernier, Kathrin a pris sa décision et réservé un rendez-vous de consultation dans une clinique en Suisse. «Au préalable, j'ai dévoré des centaines de vidéos sur TikTok, surtout d'autres femmes. Je voulais avoir une idée de ce qui m'attendait.»

L'opération a eu lieu au mois de février. Pendant plus de trois heures, on lui a greffé un total de 1415 racines de cheveux de l'arrière de sa tête. Contrairement aux hommes, dont la tête entière est rasée, seule une petite «fenêtre» à l'arrière de sa tête a été coupée pour prélever les racines de cheveux. Elle dissimule désormais cette zone avec des extensions.

Aujourd'hui, Kathrin est satisfaite du résultat: «Les cheveux sont encore comme du duvet, comme la moustache d'un jeune homme, mais ce n'est plus une calvitie», dit-elle en riant. En attendant que les cheveux poussent vraiment, elle dissimule les zones avec différentes coiffures et barrettes.

Elle aussi souhaite maintenant partager son expérience sur TikTok pour «inciter les gens à réfléchir avant de faire n'importe quoi». Déterminée, elle déclare: «La chirurgie esthétique? Non, si l'on devient finalement une personne complètement différente. Mais si on reste fidèle à soi-même et que cela ne fait que nous rendre plus sûrs de nous, pourquoi pas?»

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