Le téléphone portable sonne. On décroche et on entend un message enregistré ou une voix qui veut vendre des assurances, des placements financiers douteux ou des panneaux solaires. Tout le monde connaît cela – et tout le monde déteste ces appels publicitaires. Swisscom a bloqué 8,4 millions d'appels indésirables en octobre. En mars, ce chiffre était deux fois moins élevé.
D'où vient cette augmentation drastique? «L'augmentation du nombre d'appels bloqués s'explique d'une part par l'activation automatique du filtre d'appels, mais aussi par le fait que les spammeurs sont devenus plus agressifs», explique Sabrina Hubacher, porte-parole de Swisscom.
Activation automatique du filtre d'appels
Depuis mars, Swisscom a progressivement activé la protection contre les appels indésirables pour tous ses clients. Désormais, le filtre d'appels est automatiquement activé pour tous les privés. Ceux qui ne le souhaitent pas doivent donc le désactiver. Jusqu'à présent, c'était l'inverse. Wingo, Migros Mobile et Coop Mobile suivront au premier trimestre 2026. Les clients de ces marques peuvent toutefois déjà activer manuellement le filtre d'appels. Chez les autres opérateurs télécoms (Sunrise, Quickline et Salt), le filtre est également activé automatiquement.
Le filtre d'appels compare les numéros entrants à une base de données. Celle-ci est mise à jour toutes les secondes. Sont bloqués les appelants qui ne respectent pas l'entrée étoile, les numéros au format invalide, les démarcheurs agressifs et les numéros au comportement suspect – par exemple lorsque le même numéro passe un grand nombre d'appels en peu de temps.
Il est difficile d'évaluer l'efficacité réelle du filtre. Swisscom ne communique pas le nombre de clients qui ont désactivé le filtre après son activation automatique. «Seuls quelques cas isolés», répond-elle à notre demande. L'opérateur télécom ne fournit pas non plus d'informations sur le taux d'erreur. Depuis octobre, deux nouvelles fonctions sont disponibles: les appels anonymes peuvent être bloqués, ainsi que les appels sans numéro d'origine valide. Jusqu'à présent, ces options n'étaient disponibles que sur le réseau fixe.
Le spoofing reste un problème
Mais le filtre d'appels ne résout qu'un seul problème: les publicités agaçantes. L'autre problème est plus dangereux. Les fraudeurs falsifient les numéros suisses. C'est ce qu'on appelle le spoofing. Les escrocs appellent et un numéro de téléphone portable suisse s'affiche à l'écran, ce qui donne un sentiment rassurant.
Et la technique fonctionne! Les victimes sont plus enclines à décrocher et tombent dans le piège des escroqueries. Par exemple, l'arnaque au petit-fils, les faux policiers ou les prétendus employés de banque.
Selon ses propres informations, Swisscom bloque ou anonymise jusqu'à trois millions d'appels de ce type par mois. Mais le système a ses limites. Beaucoup d'appels proviennent de l'étranger. Et tant que les opérateurs télécoms internationaux ne collaborent pas, il y aura toujours des failles.
Une solution sectorielle à partir de 2026
Mais désormais les choses avances. «A partir de début 2026, tous les opérateurs prendront des mesures et la protection contre le spoofing sera plus complète. Nous partons du principe que ce type d'appels diminuera considérablement», déclare Sabrina Hubacher. Swisscom ne donne toutefois pas de détails concrets sur les mesures prévues – pour des raisons de sécurité, selon ses dires.
Toutefois, une protection totale reste impossible. «La lutte contre le spoofing est un jeu du chat et de la souris», explique la porte-parole de Swisscom. Le problème: tant que les appels proviennent de l'étranger et que les normes internationales sont peu répandues en Europe, les opérateurs télécoms restent sur la défensive au niveau national.