L’ancien policier cantonal zurichois Mirko N.* comparaîtra mardi devant le tribunal de district de Zurich. Âgé de 59 ans, il est accusé d’avoir dérobé de l’argent sur les lieux où s'est déroulé un féminicide.
Le 11 juin 2024, après un homicide à Knonau, un ancien policier de haut rang aurait pénétré dans une maison scellée et volé une somme d’argent liquide, dans un porte-monnaie, selon l’acte d’accusation du Ministère public. Une semaine auparavant, un retraité de 80 ans avait tué son épouse dans cette maison avant de se suicider. L’accusé était présent lors de l’intervention policière qui a suivi ce drame.
Un voisin aurait assisté à la scène
A l’intérieur de la maison de Knonau, Mirko N. aurait notamment volé les portefeuilles de la défunte, qui contenaient jusqu’à 3000 francs, selon la première version des faits décrite par le parquet. Un voisin aurait été témoin de ses agissements. Une heure plus tard, l’ex-policier aurait alors inscrit une fausse information dans le système informatique de la police (Polis), mentionnant avoir vu «deux hommes, probablement d’origine maghrébine», près de la maison. Ces individus auraient disparu sans laisser de traces d’effraction.
Ces deux mystérieux inconnus apparaissent aussi dans la deuxième version des faits: l’ex-policier affirme les avoir aperçus près de la maison vers 6h30. Il aurait découvert un pied-de-biche devant la porte et se serait lancé à leur poursuite. Aux cris de «Police, Police», l’un lui aurait lancé un porte-monnaie, tandis que l’autre se serait précipité sur lui, armé d’un couteau.
Deux versions, une accusation
Toujours selon cette seconde version, Mirko N. aurait lancé le pied-de-biche vers son agresseur avant de fuir jusqu’à sa voiture. Mais, même dans ce scénario plus favorable à sa défense, le Ministère public lui reproche d’avoir conservé l’argent. Ce point n’aurait pas été mentionné dans le rapport Polis, dont il aurait enjolivé le contenu. Dans les deux versions des faits, il est également accusé d’avoir falsifié des documents officiels dans l’exercice de ses fonctions.
Pour la version «cambriolage», le parquet requiert une peine de 18 mois de prison avec sursis. Pour la seconde version, la réquisition est de 14 mois, toujours avec sursis. Dans les deux cas, l’ex-policier ne devrait donc pas purger sa peine. L’accusé, âgé de 59 ans, bénéficie de la présomption d’innocence.
*Nom modifié