Sens des priorités à Bulle
Le syndic voulait une bijouterie de luxe, ça sera une épicerie sociale

La centenaire quincaillerie Morard a fermé ses portes, et sera finalement remplacée par une épicerie Caritas. Le syndic l'avait rêvée en magasin Rolex.
Publié: 17.11.2023 à 08:06 heures
Partager
Écouter
La quincaillerie fermée, c'est une page d'histoire qui se tourne.
Photo: DR
Blick_Lucie_Fehlbaum2.png
Lucie FehlbaumJournaliste Blick

En juin de cette année, la fermeture de la vénérable quincaillerie Morard, à Bulle, secouait la région. Articles de presse, reportage de la RTS, la fin d'une institution plus que centenaire marquait la fin d'une époque. Une fois le choc passé, place au pragmatisme: qui allait s'installer en ces murs chargés d'histoires?

Le syndic de Bulle, libéral-radical, rêvait l'échoppe en bijouterie de luxe, annonçait «La Gruyère» le 14 septembre. Jacques Morand était alors impliqué «comme entremetteur» entre le propriétaire, la famille Chavaillaz, et Rolex.

Bulle, une priorité

Mais le destin du magasin d'outils en tous genres sera tout autre. C'est en effet une épicerie sociale de Caritas qui remplacera le magasin de la Grand-Rue. Après un petit rafraîchissement, le magasin d'alimentation pourra ouvrir ses portes, informe toujours «La Gruyère», le 14 novembre.

Le directeur de Caritas Fribourg, Pascal Bregnard, s'en réjouit dans les colonnes du tri-hebdomadaire. Cela faisait longtemps que l'association souhaitait ouvrir à Bulle. C'était même une priorité pour le comité. Les épiceries Caritas sont destinées aux personnes précaires, en offrant de gros rabais sur des produits de consommation de qualité.

«Caritas va vers les gens»

Une épicerie existe à Fribourg depuis 2021. De nombreux clients faisaient la route depuis la Gruyère. Pas logique, pour Pascal Bregnard. «Caritas va vers les gens et pas l'inverse». Le loyer des locaux de l'ancienne quincaillerie est plus important que ce que pensait mettre le comité, mais «les gens en ont besoin», confie au journal régional le directeur de Caritas Fribourg. 

L'association accueille en effet de plus en plus de clients, de plus en plus souvent. Ils viennent faire leurs courses, mais aussi socialiser. «Pour certains, c’est leur seul contact social de la semaine.»

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la