Les chiffres ne cessent de grimper
Vu la hausse des prix des vacances, autant rester au bureau

En Suisse, partir en vacances ou dormir à l’hôtel coûte jusqu’à 30% plus cher qu’il y a cinq ans. Et ce n’est pas fini. Pénurie de personnel, demande en hausse, énergie plus chère: les vacances se transforment en luxe.
Publié: 05:50 heures
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Dernière mise à jour: 06:38 heures
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Les seniors sont les plus impactés par ces hausses des prix des loisirs.
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Vous pensiez que l'inflation allait se calmer? Mauvaise surprise pour les amateurs de voyages et de week-ends à l’hôtel. Selon l’indice Comparis publié ce 29 juillet, les prix des voyages à forfait ont bondi de 30% en cinq ans, ceux de l’hôtellerie de 21%. Et même sur un seul mois, les hausses continuent: +4,4% pour les packages touristiques, +3% pour les nuitées d’hôtel en juin.

«Il ne s’agit pas d’un effet de rattrapage à court terme lié au coronavirus: les voyages à forfait et les nuitées d’hôtel devraient continuer à se renchérir», prévient Michael Kuhn, expert en finances chez Comparis. Derrière cette flambée, une combinaison explosive.

Le «all inclusive» toujours plus cher

A commencer par une demande toujours plus forte. Les Suisses n’ont pas renoncé à leurs vacances, bien au contraire. Mais surtout, les professionnels du tourisme manquent de bras. Il manque des pilotes, des femmes de chambre, des cuisiniers, des guides, du personnel au sol… Cette pénurie généralisée pèse lourdement sur les capacités des voyagistes et des hôteliers, qui répercutent les coûts sur les clients.

Et ce n’est pas parce que certains vols deviennent plus accessibles que les vacances deviennent bon marché. En juin, le prix moyen des billets d’avion a reculé de 2,7% grâce à la concurrence féroce entre compagnies low cost. Mais cela ne suffit pas à faire baisser les voyages à forfait, qui intègrent aussi l’hébergement, la restauration, les transferts et les services. Contrairement aux billets, ces packages sont souvent réservés et tarifés plusieurs mois à l’avance, sur la base de coûts fixes en hausse.

Spécialement cher pour les seniors

Même l’hôtellerie helvétique, longtemps jugée stable, est gagnée par cette fièvre. La forte demande saisonnière a provoqué des hausses brutales, mais sur le long terme, ce sont surtout les charges qui grimpent. Beaucoup d’établissements ont rénové leurs infrastructures, investi dans leur confort ou leurs équipements, et doivent aujourd’hui rentabiliser ces travaux. Résultat: les prix suivent la courbe des coûts, sans réelle possibilité de pause.

Et cette pression se ressent différemment selon les profils. Les personnes de plus de 65 ans vivant seules sont les plus touchées par l’inflation ressentie: +0,4% sur l’année, +1,2% rien qu’en juin. A l’inverse, les couples sans enfants de moins de 65 ans sont ceux qui s’en sortent le mieux, avec une inflation ressentie à -1,1%. En clair: les jeunes actifs sans charge gagnent en pouvoir d’achat, les retraités voient leurs loisirs se restreindre.

Dépenser plus pour la même chose

Il reste quelques respirations. Certains produits liés aux loisirs, comme les équipements de sport ou les appareils photo, ont vu leurs prix légèrement reculer.

Mais ces baisses restent marginales et n’inversent pas la tendance générale. En matière de vacances, les Suisses vont devoir apprendre à faire plus avec moins… ou à dépenser beaucoup plus pour la même chose.

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