Depuis leur inauguration le 23 septembre dernier à Lausanne, les onze bancs aux couleurs arc-en-ciel et trans sont devenus la cible quotidienne de vandalisme. Comme le révèle «24 heures» ce lundi 6 octobre, deux bancs ont été une nouvelle fois dégradés ce week-end: celui situé à la rue des Terreaux a été repeint en blanc, tandis que celui du parc du Denantou a été couvert de tags homophobes.
L’auteur du blanchissement du banc à la rue des Terreaux, un homme se faisant appeler Izzi sur les réseaux sociaux, a diffusé sur TikTok une vidéo de son action, une voix-off à l'appui pour expliquer sa démarche. Interrogé par le quotidien vaudois, il explique que sa peinture blanche est signe de neutralité et de dialogue. Pourtant, l'impartialité ne semble pas être le mot d'ordre de sa vidéo: «Tu ne coucheras pas avec un homme comme tu couches avec une femme. C'est une abomination», peut-on l'entendre dire, citant l'Ancien Testament.
Face à la répétition de ces actes homophobes, la Municipalité de Lausanne a décidé de porter plainte. Pierre-Antoine Hildbrand, municipal de la Sécurité, a fermement condamné ces attaques. Il a également assuré que les bancs vandalisés seront systématiquement remplacés – en fonction des stocks disponibles – afin d’adresser un signal fort en faveur du respect et de la diversité dans la ville.
«Dégauchiser le pays»
Ce ne sont pas les seuls sabotages peinturlurés récemment commis dans le canton de Vaud. Le 28 septembre, un influenceur d'extrême droite nommé Colin Walks a publié une vidéo sur Instagram dans laquelle lui et ses comparses recouvrent de peinture blanche plusieurs tags en soutien à la Palestine. Empoignant de nombreuses thématiques, de l'immigration à l'identité de genre, Colin Walks invite sa communauté à «dégauchiser le pays».
Il avait par ailleurs publié quelques jours auparavant une vidéo le montrant en train d’escalader la façade de l’Hôtel de Ville de Vevey pour décrocher le drapeau palestinien accroché au balcon. La Municipalité avait en effet choisi de le déployer du 19 au 29 septembre pour soutenir l’appel lancé pour la reconnaissance d’un Etat palestinien. Le drapeau, laissé devant la porte avec une lettre, a tout simplement raccroché.