Le Grand Conseil a accepté jeudi en première lecture la révision partielle de la loi sur la promotion de la culture (LPrC). Les députés ont traité 126 amendements avant de trouver un consensus. Une seconde lecture sera toutefois nécessaire pour entériner le projet.
Au vote, le Grand Conseil a accepté cette nouvelle mouture par 102 voix contre 22. Son coût annuel est budgétisé à 5,18 millions de francs. Par contre, le vote en une seule lecture n'a pas été approuvé par les deux tiers du Parlement.
Entrée en vigueur en 1997, cette loi a déjà été révisée, en 2016 par l’introduction d’un article relatif aux écoles de musique et en 2018, par l’introduction de dispositions sur la sauvegarde du patrimoine culturel et sur les interventions artistiques sur les constructions.
Renforcer la cohésion sociale
Le nouveau texte veut accentuer la participation culturelle et l’accès à la culture. Il vise à créer un accès équitable aux écoles de musique et d'arts de la scène (théâtre, danse et cirque), via un subventionnement de l'Etat du Valais à hauteur de 50%, contre 40% aujourd'hui. Le but est de réduire les disparités en la matière qui existent encore selon le lieu de domicile. La nouvelle loi serait aussi soutenue au minimum à 10% par les communes. Une option également validée par le Grand Conseil, ce jeudi.
Le nouveau texte a comme objectif de soutenir les industries culturelles et créatives, soit l'ensemble de secteurs économiques, dont l’activité repose principalement sur la création, la production, la diffusion et la valorisation de contenus à teneur artistique, culturelle, symbolique ou patrimoniale. Enfin, la LPrC veut intégrer l'archéologie cantonale parmi les institutions culturelles de l’État.
Non à une notion de durabilité
Lors des débats de jeudi après-midi, le Centre du Valais romand, le PLR et l’UDC du Haut-Valais ont milité contre l’introduction de la notion de «durabilité sociale, économique et environnementale» présente dans cette nouvelle mouture de la loi.
«Avec cette notion, on complexifie inutilement la vie des milieux culturels et on risque de freiner des projets», a souligné Michaël Hugon (PLR). «La durabilité est un principe fondamental inscrit dans l’Agenda 2030 (ndlr: de l'Etat du Valais). Elle touche à tous les aspects de notre société. Il serait incohérent de dispenser le monde culturel de cet impératif», lui a rétorqué Jérémy Savioz (Les Vert-e-s).
Au vote, la majorité du Grand Conseil a validé la modification du texte de base à 79 voix contre 49.
Avoir un lien avec le Valais
Le Centre du Haut-Valais a proposé de soutenir la production culturelle professionnelle, qu'elle soit entreprise par des professionnels ou des amateurs. «C’est une séparation historique qui a cours dans les autres cantons. Le canton s’occupe du monde professionnel et les communes, des amateurs», a quant à lui rappelé le conseiller d'Etat en charge de la culture, Mathias Reynard. Un avis partagé par la socialiste Maud Theler, l'écologiste Jérémy Savioz et la majorité du Grand Conseil (80 voix contre 44 et 1 abstention).
Le Grand Conseil a encore estimé que cette modification de la loi doit être prévue pour les personnes ayant un ancrage dans la vie culturelle valaisanne et non pour celles qui auraient l’intention de s’installer dans le canton.
Pas d'amende fleuve
Lorsque l'Etat, ses institutions ou ses établissements en sont les maîtres d'ouvrage, les budgets de construction ou de restauration importante de bâtiments, d'ouvrages d'art ainsi que de constructions et aménagements de génie civil qui représentent un intérêt social, culturel ou touristique comprennent un montant réservé à l'intervention artistique. Le Grand Conseil a choisi de la limiter à 500'000 francs et non à 600'000 francs comme prévu initialement.
Les députés ont par contre refusé de se doter d'une charte contre toute forme de harcèlement demandé par le PS, et d'amendes pour fraude, pouvant aller jusquà 200'000 francs. Enfin, toute attribution d'une aide en faveur d'un acteur culturel sera decidée conjointement par les services en charge de la culture et de l'économie.