Une jeune Vaudoise raconte
Elle veut vendre son imprimante et se retrouve victime d'une habile arnaque

Une étudiante vaudoise de 23 ans a perdu 250 francs… alors qu'elle espérait vendre son imprimante sur Facebook Marketplace pour 80 francs. Une personne s'est fait passer pour une acheteuse, l'autre pour un banquier, et les sous ont disparu.
Jeune étudiante vaudoise, Charlotte* ne pensait pas se faire avoir par une arnaque de vente en ligne. (Image d'illustration)
Photo: Shutterstock
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Léo MichoudJournaliste Blick

«J'ai l'impression d'avoir 80 ans», se désole Charlotte* au moment de raconter à Blick l'arnaque dont elle a été victime. Début décembre, la jeune étudiante lausannoise de 23 ans a mis en vente une vieille imprimante sur l'outil bien connu de Facebook pour la vente en ligne: Marketplace.

Non seulement, elle n'a pas gagné les 80 francs qu'elle demandait, elle a même perdu 250 francs. La faute à une arnaque à la méthode bien rodée, qu'elle partage «pour éviter que d'autres ne se fassent avoir».

Rapidement, une dame la contacte, intéressée par son imprimante. L'acheteuse lui donne une adresse en Suisse et indique qu'elle souhaite régler le montant tout de suite. Charlotte raconte: «Je lui donne mon IBAN et elle m’envoie une capture d’écran de l’interface de son app bancaire avec la preuve du virement des 80 francs. Et elle me demande si j'ai bien reçu.»

L'argent n'arrive pas, un banquier intervient

Problème? Charlotte ne reçoit rien de son côté, quand bien même le virement est supposé être instantané. Son interlocutrice lui assure qu'elle appelle sa banque française, avant de lui dire «que son conseiller bancaire va [l']appeler pour régler le problème». Cela ne manque pas, le téléphone sonne quelques instants plus tard, c'est un numéro français. Au bout du fil, la voix explique travailler pour la banque en ligne Revolut.

«Je me suis sentie vachement conne, soupire Charlotte. Mais il a réussi à me mettre en confiance. Les étapes à suivre et leurs conséquences étaient assez claires.» L'homme «hyper rassurant et super pro» lui demande d'augmenter sa limite de réception d'argent via Twint. «De fil en aiguille, il me fait acheter un bon numérique sur Paysafe de 250 francs et il me demande le code que je reçois par mail. C'est là que je vois que je suis débitée de 250 francs.»

«
Heureusement que je n'avais plus d'argent sur mon compte. Sinon, j'aurais peut-être perdu plus que 250 francs
Charlotte* (23 ans), étudiante vaudoise arnaquée
»

Paysafe, c'est une entreprise qui promet des paiements en ligne simplifiés, sécurisés et anonymes, notamment via des cartes prépayées. Avec cette technique, l'arnaqueur «vide le bon numérique» de Charlotte, puis lui demande de recommencer l'opération. Malgré les «Trust the process» (en français, «fait confiance au processus») à répétition de son interlocuteur, c'est là que la jeune femme se rend compte de la supercherie.

«Heureusement que je n'avais plus d'argent sur mon compte. Sinon, j'aurais peut-être perdu plus que 250 francs, rigole la Lausannoise. Sur les 250 francs de la carte de paiement, il m'a tout de même laissé 1 franc symbolique.» Sur le coup, elle s'emporte contre le faux-banquier, qui lui raccroche au nez sans sortir de son personnage.

L'acheteuse était aussi un faux profil

Ni une ni deux, Charlotte recontacte l'acheteuse potentielle, qui nie d'abord toute implication. Devant les menaces de plainte, elle propose même de lui envoyer une photo d'elle-même avec une carte d'identité suisse pour lui prouver sa bonne foi. Sur son profil Facebook, pourtant, son domicile est désormais indiqué comme étant en Côte d'Ivoire. Le banquier n'en était pas un et l'acheteuse a usurpé l'identité de quelqu'un d'autre. «J’ai retrouvé la vraie personne de la carte d’identité et je lui ai tout raconté, indique Charlotte. Elle m'a remercié et m'a demandé de signaler son compte.»

«
Dès que j'ai compris que je m'étais fait arnaquer, j'ai appelé mes grands-parents
Charlotte* (23 ans), étudiante vaudoise arnaquée
»

Quant à son argent, la vingtenaire ne le reverra plus. Juste après les faits, un employé de Twint lui confirme que celui-ci a sans doute déjà été dilapidé. «Dès que j'ai compris que je m'étais fait arnaquer, j'ai appelé mes grands-parents, relate Charlotte. Si moi, je me suis fait avoir, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses sur eux, qui ont plus d'argent sur leur compte.»

Avec son témoignage, Charlotte espère alerter sur cette arnaque dont elle n'avait jamais entendu parler. «C'est une arnaque qui est vraiment bien ficelée. On dirait presque un scénario de film, tellement il y a d'étapes.» Son imprimante, elle, n'a toujours pas trouvé preneur et passera les fêtes avec elle.

*Prénom d'emprunt

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