«Les cellules de ma fille pourraient me sauver à l’avenir. Quand j’ai appris la faillite de Cryo-Save, ma vie s’est effondrée», explique un papa atteint de leucémie. La débâcle du géant européen du stockage de cellules basé à Genève, a laissé derrière elle un sacré chaos. En particulier pour les parents et les familles qui se sont senties lésées, dévoile le documentaire «Cellules souches – Le business de l'espoir», diffusé ce mercredi 21 mai sur la RTS.
La promesse initiale de la «bio banque», communiquée par un marketing agressif? Conserver les cellules souches de leur enfant pendant 25 ans, pour d'éventuels soins. Mais en 2019, l’entreprise a fait faillite, sans prévenir ses clients. Depuis, plus de 300'000 échantillons ont été transférés à une société polonaise sans le consentement des familles.
Des cellules disparues, d'autres détruites
Et les cellules se trouvent dans un inquiétant vide juridique, soulignent les journalistes à l'origine du film. «Les parents en restent propriétaires, mais n’ont aucune garantie sur leur état, ni sur leur destination» Certaines, comme celles d'Isabella, ont même été détruites lors d'un transfert raté.
L'opacité de Frédéric Amar, ex-CEO de Cryo-Save, est pointée du doigt. Rompu à l'exercice, il n'aborde pas les cas concrets et sélectionne ses questions à l'interview, déplore le couple à la réalisation.
La Suisse en cause?
La Suisse a «la législation la plus favorable d'Europe pour ouvrir une bio-banque», ce qui aurait permis à Cryo-Save de faire son beurre, selon un journaliste d'investigation interrogé. C'est pourquoi le documentaire souligne l'inaction des institutions suisses.
Lenteur des procédures juridiques, manque de prise en considération des questions légitimes des parents et impuissance de Swissmedic à encadrer de telles sociétés qui opèrent depuis l'étranger: les problématiques sont nombreuses. Les familles se sont mises à mener l'enquête de leur côté. Pas sûr qu'elles croient encore aux promesses de l'industrie biomédicale.