Plus d’un tiers des Suisses (36%) ne s’estime pas rémunérés à leur juste valeur, selon un sondage mené par Blick et l’institut MIS Trend auprès de 1500 personnes actives en Suisse (898 Alémaniques et 602 Romands) entre le 10 et le 19 juin 2025*.
A l’inverse, une bonne majorité (64%) se dit satisfaite de son salaire, voire très contente. «Mais même parmi les satisfaits, seuls 16% disent qu’il en a toujours été ainsi, souligne Mathias Humery, directeur associé chez MIS Trend: au final, plus de 4 personnes sur 5 ne l’ont pas toujours été et ont connu des frustrations au cours de leur vie.»
Les femmes sont insatisfaites
L’autre constat, très net, est que les femmes se démarquent comme étant nettement moins satisfaites de leur salaire que les hommes: 43% d’entre elles estiment ne pas être payées à leur juste valeur, contre 28% pour les hommes.
En outre, seule la moitié d’entre elles estiment être payées à la hauteur de leurs compétences et de leur intelligence, contre 60% pour les hommes.
Le pourcentage d’insatisfaction se concentre aussi chez les salariés les plus modestes. En particulier dans la tranche qui touche 3000 à 5000 francs de revenus. Là, l’insatisfaction culmine à 55% des sondés.
Rien d’étonnant à cela: ces deux catégories se recoupent en bonne partie. Les femmes sont en effet surreprésentées dans les bas salaires, selon l’Office fédéral de la statistique: environ 60 à 70% des personnes qui gagnent moins de 4’000 francs en Suisse sont des femmes. Si cette catégorie concentre plus de mécontents que celle des salaires inférieurs à 3000 francs, c’est aussi parce qu’elle est juste au-dessus du seuil permettant d’obtenir certaines aides sociales, subsides aux assurances ou exonérations d’impôt.
Haut salaire et satisfaction vont de pair
A l’inverse, dans la classe des hauts salaires (supérieurs à 10'000 francs par mois), qui comprend une majorité d’hommes, le taux d’insatisfaction tombe à seulement 8%, selon notre sondage. «Sans surprise, plus le salaire augmente, plus les gens ont l’impression d’avoir été payés à leur juste valeur, observe Mathias Humery. C’est aussi le cas avec le niveau de formation.»
Le niveau de satisfaction varie aussi selon l’orientation politique, révèle notre sondage: «Les gens de droite sont globalement plus satisfaits que ceux de gauche, note Mathias Humery, cette catégorie se recoupant généralement avec les revenus plus élevés de l’économie privée. En général, on a toujours l’équation: masculin, plus âgé, plus de droite et de formation supérieure = salaires plus élevés.»
Un écart qui se creuse
L’écart de satisfaction témoigne au final d’une réalité: celle du creusement de l’écart entre les plus hauts et les plus bas salaires dans les plus grandes entreprises suisses. Ce rapport est passé de 1:136 en 2020 à 1:143 en 2023, selon l’étude 2024 du syndicat Unia. Ce qui signifie que le salarié des entreprises examinées doit travailler 143 ans pour toucher 1 an de salaire de son CEO. Cette évolution s’explique aisément: sur une période de 15 à 20 ans, les hauts revenus ont connu une forte progression de 40% en termes réels (hors inflation), contre à peine 8-12% pour les bas salaires, selon l’Enquête suisse sur la structure des salaires. «On voit aussi un écart assez net au niveau des âges, ajoute Mathias Humery: à partir de 45 ans, la satisfaction augmente, en ligne avec la progression des salaires.»
En revanche, ajoute le chercheur, «pour les plus jeunes, les points de départ des salaires sont bas, et évoluent peu, tandis qu’au même moment, le coût de la vie augmente sensiblement, d’où une insatisfaction plus élevée chez les jeunes». Force est de le constater: «Au niveau des formations professionnelles, on vante souvent les vertus de l’apprentissage, mais au final cela donne des gens moins satisfaits de leur niveau de salaire», conclut Mathias Humery.
Ce sondage de M.I.S Trend a été mené en collaboration avec Blick. L'étude s'est déroulée en ligne entre le 10 et le 19 juin 2025. Les résultats sont basés sur les réponses de 1499 personnes actives en Suisse, âgées de 18 ans et plus.
Les données obtenues ont été pondérées de manière à obtenir des chiffres représentatifs. La marge d'erreur maximale est de plus ou moins 2,5% sur l’échantillon total.
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*La marge d’erreur du sondage est de ± 2.5% sur le total, ± 3.3% en Suisse allemande et ± 4.0% en Suisse romande