Régulation du loup
Vaud va demander l'autorisation de nouveaux tirs

Le canton de Vaud va demander de nouvelles autorisations pour réguler le loup. Le conseiller d'État Vassilis Venizelos annonce une demande de régulation réactive et une autre proactive pour la meute du Mont-Tendre. L'objectif principal reste le loup mâle M351.
Publié: 11:33 heures
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Des nouveaux tirs de régulation de loup ont été demandés par le canton de Vaud.
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ATS Agence télégraphique suisse

Le canton de Vaud va demander de nouvelles autorisations de tir de régulation du loup. Le conseiller d'Etat en charge de ce dossier Vassilis Venizelos l'a annoncé jeudi dans une interview accordée au «Temps». L'objectif principal reste le loup mâle reproducteur M351, de la meute du Mont-Tendre, qui court toujours malgré plusieurs tentatives de régulation.

«Nous allons continuer à déployer nos actions. Cela passe notamment par deux nouvelles décisions. D'abord, nous avons renouvelé la demande de régulation réactive, après le tir de début août. Ensuite, une nouvelle demande pour une régulation proactive sur toute la meute du Mont-Tendre dès septembre est en cours», affirme le ministre de l'environnement dans les colonnes du journal.

Atteindre M351

De là à éradiquer toute la meute du Mont-Tendre? «L'objectif principal reste d'atteindre M351, et de faire baisser les prédations. Selon l'évolution de la meute et de la situation, nous adapterons nos opérations, toujours en respectant le cadre fédéral», répond Vassilis Venizelos.

«Mais je l'ai dit, nous n'allons pas passer le Jura à la sulfateuse. La régulation est un levier que nous utilisons, mais il n'est pas le seul. Nos décisions dépendent de ce qu'on observe sur le terrain et non des pressions politiques», ajoute-t-il.

Vaud travaille avec des chasseurs

Il dit sinon regretter que la Confédération se soit désengagée des mesures de protection. «Les conditions de régulation ont été assouplies. Je souhaiterais qu'elle mette la même énergie dans le soutien à la protection des troupeaux». Il rappelle aussi que le canton de Vaud travaille avec quelque 40 chasseurs, formés spécifiquement à la régulation du loup et au tir de nuit.

Ces décisions interviennent alors que de nombreux bergers et éleveurs demandaient de nouveaux tirs sur la meute vaudoise. Les attaques du loup se sont multipliées, dans le Jura cet été. Rien que pour le mois de juillet et le mois d'août jusqu'ici, le loup a tué au moins 30 animaux de rente (jeunes bovins, veaux, ovins, caprin), selon le dernier décompte des prédations du canton.

A l'écoute des critiques

Le conseiller d'Etat écologiste est aussi revenu sur la plainte déposée à la suite d'une menace de mort à son encontre. «Je ne peux pas tolérer qu'on menace ma famille. On m'a dit: 'Je vais te foutre le feu, je sais où t'habites'. On ne sait jamais comment une personne en colère et en détresse peut réagir. J'ai porté plainte pour mettre fin aux menaces», explique-t-il.

Il dit aussi maintenir constamment le dialogue sur ce «sujet hautement émotionnel». «La porte de mon bureau est toujours ouverte. Je vais sur le terrain rencontrer les acteurs, non seulement les éleveurs, mais aussi les ONG, les communes, les bergers, et j’ai des échanges hebdomadaires avec eux. Je le fais sur tous les dossiers, même complexes et sensibles, en écoutant la critique», dit-il.

Il se défend en outre des accusations de «vaines promesses» et «demi-mesures» récemment lancées par l'Association romande pour la régulation des grands prédateurs (ARRGP). «Je refuse qu'on dise que l'Etat ne fait rien. Nous sommes très actifs et beaucoup de ressources sont mobilisées».

«L'an dernier, les gardes-faune ont passé pas moins de 7000 heures sur la gestion du loup. Ça a un impact sur d'autres missions, notamment la protection d’autres espèces, comme le grand tétras ou la bécasse», souligne encore Vassilis Venizelos.

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