Les drapeaux palestiniens en nombre lors du concert de Macklemore
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Militantisme à Paléo:Les drapeaux palestiniens en nombre lors du concert de Macklemore

Paléo en terrain politique
Gaza s’invite à Paléo: drapeaux, slogans et une prog jugée militante

Drapeaux palestiniens, slogans engagés, impression d’une programmation militante: cette année, la politique s’invite à Paléo. Si le festival se dit apolitique, de nombreux festivaliers y voient un positionnement en phase avec l’actualité.
Publié: 17:02 heures
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Dernière mise à jour: 17:12 heures
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Les drapeaux palestiniens fleurissent à Paléo, et de nombreux artistes prennent la parole pour Gaza.
Photo: DR
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Mardi soir, Paléo a retrouvé Macklemore pour ouvrir sa 48e édition. Attendu de pied ferme depuis son dernier passage en 2017, le faiseur de tubes a enchaîné les hymnes festifs tout en adoptant un ton résolument politique.

Face à une foule chauffée à bloc, le rappeur américain a scandé plusieurs fois «Free Palestine», dans un climat déjà marqué par une manifestation pro-palestinienne (complètement pacifiste) organisée un peu plus tôt sur le site. Et avant la star américaine, l’artiste lausannois d’origine franco-marocaine Sami Galbi a réuni face à lui un parterre de drapeaux palestiniens. L’an dernier, le chanteur s’était estimé censuré par Couleur3 tandis qu'il clamait «Ceasefire now» (ndlr: «cessez-le-feu immédiat») sur scène.

Ferveur politique inédite

Depuis mardi, les drapeaux palestiniens sont omniprésents sur la Plaine de l’Asse. Drapé sur les épaules, brandis devant les scènes ou accrochés aux tentes, ils marquent visiblement l’édition 2025. À en croire plusieurs festivaliers rencontrés sur place, cet affichage militant ne serait pas anodin. «Ils ont programmé un artiste pro palestinien par soir, affirme Julie. C'est voulu.»

Comme elle, beaucoup ont le sentiment que Paléo a, cette année, délibérément programmé des artistes favorables à la cause palestinienne. «Je n’ai jamais vu autant de ferveur politique ici», commente une autre.

Drapeaux palestiniens ou valaisans

Interpellé sur cette perception, le chef du service presse, Bastien Bento, dément tout engagement partisan. «Paléo est depuis toujours une manifestation apolitique qui ne prend jamais position dans les débats géopolitiques ou partisans», rappelle-t-il. Il souligne toutefois que le festival reste un espace d’expression: «Il est bien normal qu’une communauté de 5’400 bénévoles et 250’000 festivalier-ères soit traversée par l’actualité. Paléo doit être un lieu où chacun-e peut s’exprimer, public comme artistes, dans un esprit de fête et de bienveillance.» Et dans le respect des lois en vigueur.

Quant à la présence massive de drapeaux, elle ne surprend pas l’organisation: «On voit fréquemment des drapeaux de différentes nationalités, LGBTIQ +, ou même valaisans! C’est une façon pour le public de s’exprimer, plutôt sympathique.»

Des artistes toujours connectés au monde

Pour Bastien Bento, la politisation de certains artistes s’inscrit dans une longue tradition. La musique a, en effet, toujours été liée aux luttes sociales et aux contextes politiques.

«L’histoire du rock, du punk, l’émergence de la musique électronique dans les communautés queer, ou le hip-hop à ses débuts… L’histoire de la musique est, comme l’art en général, connectée au monde dans lequel on vit. Certains courants naissent dans les marges, et la musique commente ce monde. C’est ça qui est passionnant.»

Dans la peau d’un militant Greenpeace

Si Paléo affirme rester neutre sur le plan géopolitique, il n’en assume pas moins certains engagements, notamment sur le terrain environnemental. Pour la première fois depuis six ans, Greenpeace est de retour sur le site avec un stand immersif.

Les visiteurs y sont invités à vivre, casque VR sur la tête, une action de désobéissance civile en mer. Un choix de l’ONG, précisent les organisateurs, mais qui s’inscrit dans une volonté plus large du festival de renforcer sa politique de durabilité.

«Greenpeace est active sur de nombreux aspects liés à la protection de l’environnement, un enjeu qui nous tient à cœur», explique Bastien Bento. Outre l’expérience immersive, le stand propose des actions de sensibilisation autour du plastique ou des émissions carbone. «On invite vivement le public à passer y faire un tour, c’est aussi un stand très fun et didactique!»

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