L'Asloca Genève a déposé mardi son initiative populaire cantonale «STOP à la spéculation sur nos logements» munie de 7586 signatures. Le texte demande que les collectivités publiques disposent d'un droit de préemption lors de la vente d'immeubles, comme c'est le cas actuellement pour l'acquisition de terrains.
Aujourd'hui, avec la multiplication des achats à n'importe quel prix d'immeubles par des sociétés financières, les loyers deviennent démentiels, stratosphériques, a déclaré devant les médias le conseiller national Christian Dandrès (PS/GE), qui travaille pour l'Asloca Genève.
35% du revenu de certains ménages
En faisant intervenir les collectivités publiques, soit le canton, soit les communes, des logements pourront être soustraits à la spéculation. Cette initiative répond à une question d'actualité, a poursuivi Christian Dandrès.
Les sociétés financières qui interviennent sur le marché immobilier veulent du rendement et elles sont prêtes à mettre le prix lors de l'acquisition d'immeubles pourvu que cet investissement leur rapporte par la suite. Aujourd'hui, à Genève, le loyer peut engloutir 35% du revenu de certains ménages. Il faut mettre le holà à cela, a noté le conseiller national.
«Instrument de lutte contre la spéculation»
L'initiative permettra également d'augmenter le nombre de logements d'utilité publique. Avec le droit de préemption, les logements qui tomberont dans les mains des collectivités auront des prix contrôlés. «Il s'agit d'un instrument de lutte contre la spéculation immobilière», a noté Caroline Marti, membre du comité de l'Asloca.
La mesure permettra aussi d'éviter une désertification du centre-ville. Si rien n'est fait, les loyers vont bientôt devenir inaccessibles pour une majorité de la population, a souligné Caroline Marti.
Les Genevois seront donc appelés à se prononcer sur le texte de l'Asloca. En effet, 4214 signatures sont nécessaires pour faire aboutir une initiative et le service genevois des votations et élections a déjà procédé à une validation partielle des paraphes, a fait savoir M. Dandrès.