Davantage d'équité
«Insoutenable»! les vignerons vaudois galèrent face à la concurrence étrangère

Le président de la CIVV, Olivier Mark, dénonce la vente de vin étranger à bas prix en Suisse, la qualifiant d'«irresponsable». Il appelle à plus d'équité pour les vignerons locaux face à la chute de la consommation et aux accords avec le Mercosur.
Publié: 10.07.2025 à 11:31 heures
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Les vignerons vaudois galèrent face aux bas prix des vins étrangers.
Photo: Getty Images/500px
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ATS Agence télégraphique suisse

La vente de vin étranger en Suisse à des prix cassés est «irresponsable» et «insoutenable» pour les vignerons, affirme Olivier Mark, président de la Communauté interprofessionnelle des vins vaudois (CIVV). Il demande plus d'équité dans le marché.

«On a beaucoup parlé de Fairtrade pour des produits qui viennent de l'autre côté du monde. Et maintenant, je demande à ce qu'on fasse aussi du Fairtrade pour les vignerons d'ici, qui travaillent ici, avec les conditions d'ici, et qui doivent payer leurs factures et leur personnel ici», affirme Olivier Mark dans une interview accordée jeudi à «24 heures».

Des prix trop bas

Alors que la consommation de vin dégringole (-8% en 2024, -16% pour les vins suisses), il déplore le fait que les importateurs «redoublent d'intensité commerciale dans ce marché en régression». Et de citer des vins vendus actuellement entre 1,90 et 2,50 francs la bouteille chez certains grands distributeurs.

Tous les consommateurs ne vont certes pas se satisfaire de ce type de vin bon marché, mais ces prix «bouleversent toute l'échelle de valeurs.» Avec ces prix, «on sait dorénavant que le vin bon marché vaut moins de 2 francs, alors on hésite à payer une bouteille le prix correct. Ici, 2 francs, ça paie à peine la bouteille, le bouchon, l'étiquette et la distribution», relève-t-il.

Lettre à Guy Parmelin

Alors que la situation est déjà «extrêmement critique» pour de nombreux vignerons-encaveurs, la Suisse vient de signer des accords avec le Mercosur, favorisant les importations d'Amérique latine. «Toute nouvelle dégradation du marché va forcément aggraver cette situation», regrette Olivier Mark.

Il indique que la CIVV, avec ses organisations, va envoyer une lettre au ministre de l'économie Guy Parmelin. «Nous demandons de tenir compte de la survie de la viticulture dans toutes ces négociations et, le cas échéant, d'octroyer toute mesure d'accompagnement nécessaire pour que la viticulture puisse continuer de survivre.»

Pour s'en sortir, Olivier Mark relève qu'il faudra «peut-être arracher un peu» de vignes, mais surtout «optimiser notre vignoble.» Il s'agira notamment d'inciter les vignerons à innover et se diversifier. «Il faut arriver avec de nouveaux produits», affirme-t-il.

Le patron de la CIVV demande aussi «un plan d'action concret avec une stratégie limpide» de la part des organes de promotion du vin, afin notamment de «reconquérir la Suisse alémanique».

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