Les élus bondissent
Les entreprises romandes bientôt évincées des juteux contrats de l'armement?

Une décision controversée menace d'exclure des entreprises romandes des contrats militaires, révèle ce mardi la «Tribune de Genève». Les parlementaires romands défendent l'inclusion de l'industrie locale dans les affaires compensatoires.
Publié: 14:38 heures
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Les grosses entreprises suisses de l'armement sont largement basées en Suisse alémanique, comme Ruag.
Photo: KEYSTONE
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Olalla Piñeiro TrigoJournaliste Blick

Les élus romands sont fâchés. En cause: une décision qui pourrait priver les entreprises romandes de retombées économiques liées aux achats militaires à l’étranger, rapporte ce mardi 22 juillet la «Tribune de Genève». Quand la Suisse achète du matériel militaire à l’étranger, elle a une règle: en faire profiter ses entreprises. Etant donné que toutes les grosses organisations d'armement sont basées de l'autre côté de la Sarine – Pilatus, Ruag, SIG Sauer –, les industries romandes et tessinoises actives dans le secteur civil reçoivent, elles aussi, une partie des contrats conclus à l'étranger. 

Exemple: si la Suisse achète un avion pour un milliard, des entreprises de divers cantons reçoivent des contrats pour une valeur équivalente. C'est le concept des «affaires compensatoires». Mais ce modèle pourrait bientôt passer à la trappe. 

Les élus romands bondissent

La Commission de politique de sécurité du Conseil national (CPS) vient de décider de modifier la liste d'entreprises qui peuvent prétendre à ces fonds, en la limitant aux fabricants. Résultat: des dizaines d'entreprises romandes risquent d'être écartées. 

Cette réforme fait bondir plusieurs élus romands. Le libéral-radical (PLR) Pascal Broulis déclare à la «Tribune» «qu'il est plus que normal que la Suisse romande ait sa part du gâteau», soulignant que les entreprises régionales sont parfaitement capables de produire des pièces ou des technologies utiles à l’armée. De son côté, Jean-Luc Addor (UDC) rappelle que les affaires compensatoires profitent au pays en matière d'emploi et de recettes fiscales. Une remise en cause qui survient alors que les tensions géopolitiques s’intensifient en Europe. 

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