Ce dimanche 25 mai, vers 21h00, un homme de 39 ans est décédé dans les locaux de la police municipale lausannoise. Selon les premiers éléments de l’enquête, la police a voulu arrêter l'homme, le suspectant d'activités liées au domaine des stupéfiants. Sa nationalité est pour l'instant inconnue, mais l'homme était noir.
Il aurait alors pris la fuite. Interpellé plus tard par la police, il aurait ensuite été conduit à l’Hôtel de police pour y être interrogé. Durant l’intervention, la police explique qu'il aurait été victime d’un malaise. Il serait décédé peu avant 22h00, malgré les tentatives de réanimation des équipes médicales.
Contexte critique
Une enquête pénale a été ouverte afin d'établir les circonstances du décès. Les investigations ont été confiées au Détachement d’investigations spéciales policières (DISPO) et sont menées par les inspecteurs de la police de sûreté de la Police cantonale vaudoise, avec l’appui des médecins légistes du Centre universitaire romand de médecine légale et des spécialistes de la police scientifique. Une autopsie a été ordonnée, précise le Ministrère public.
Ce tragique événement vient s'inscrire dans un contexte critique envers l'action de la police dans le canton de Vaud. Quatre autres hommes noirs sont décédés des suites d'une intervention policière dans le canton, entre 2016 et 2021. Ils ont suscité de multiples rassemblements et manifestations dénonçant le racisme et les violences policières.
Nzoy, Mike, Lamin, Hervé
En 2021, Nzoy, un Zurichois de 37 ans, d'origine sud-africaine était tombé sous les balles d'un agent sur un quai de la gare de Morges. Selon l'enquête, la victime, qui souffrait de problèmes psychologiques, aurait menacé les policiers avec un couteau. Le Ministère public vaudois a classé l'affaire en novembre dernier, estimant que le policier, auteur du tir mortel, avait agi en état de légitime défense.
En 2018, Mike Ben Peter, un Nigérian de 39 ans était décédé des suites d'une intervention antidrogue musclée à Lausanne. Six policiers, jugés dans le cadre de cette affaire, ont été acquittés en juillet dernier par la Cour d'appel du Tribunal cantonal.
En 2017, Lamin Fatty, un jeune Gambien de 23 ans, arrêté par erreur, est victime d'une crise d'épilepsie qui dure environ 1h30 alors qu'il est filmé en permanence par des caméras au centre de la police cantonale de la Blécherette sur les hauts de Lausanne. Il décède dans sa cellule, sans que personne n'intervienne. L'affaire a d'abord fait l'objet d'une ordonnance de classement, annulée en juin 2024 par le Tribunal cantonal.
Enfin, en 2016, à Bex, Hervé, un Congolais de 27 ans, armé d'un couteau, avait été abattu par un policier. Ce dernier a été acquitté en 2021. La Cour d'appel du Tribunal cantonal vaudois a estimé que le policier avait agi en état de légitime défense.